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La Suède va-t-elle regretter sa politique du «non confinement» ?

Bars ouverts, distanciation physique pas obligatoire... La vie suédoise était atypique comparée à ses voisins pendant la crise du coronavirus Bars ouverts, distanciation physique pas obligatoire... La vie suédoise était atypique comparée à ses voisins pendant la crise du coronavirus[Jonathan NACKSTRAND / AFP]

Alors que mars et avril auront été les mois pendant lesquels la quasi-totalité de l'Europe aura été confinée pour éviter la propagation du coronavirus, un pays d'irréductible a résisté à la mesure. En Suède, en dehors de quelques indications aux citoyens, la «vie normale» a pu continuer presque comme d'ordinaire.

Et face aux chiffres, les avocats d'une sortie rapide du confinement assurait qu'ils étaient un exemple. Avec 30.143 cas et 3.679 décès liés au Covid-19, bien loin des chiffres de la France, de l'Italie, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis, le pays nordique semble en effet bien peu touché. Pour autant, la situation suédoise n'est pas aussi idyllique, et les dirigeants pourraient regretter de ne pas avoir imposé des mesures plus importantes. 

En effet, les pays frontaliers comme le Danemark, la Norvège ou la Finlande ont un bilan sanitaire moins élevé que leur voisin. Le taux de mortalité dans le pays a même augmenté de 27% sur le mois de mars comparé à l'année précédente, ce qui est sensiblement plus élevé que les pays avec aussi peu de cas. Seuls les Pays-Bas (qui n'ont pas instauré de confinement obligatoire non plus) et la Belgique font pire. 

L'économie comme objectif ? 

Interrogé par le New York Times, un démographe de l'université de Californie assure qu'il n'y a «aucune raison que la Suède fasse moins bien que la Norvège, le Danemark et la Finlande». Ce choix pourrait être justifié par un pari économique. Ne pas instaurer de confinement sévère permettrait à l'économie de tenir malgré la crise, au prix de la vie de certains concitoyens. Des politiciens américains, du côté des républicains, défendaient cette théorie également. 

Cependant, si telle était la théorie, la pratique ne semble pas si bien fonctionner. Ainsi, malgré des résultats meilleurs que la moyenne, la Suède ne devrait pas échapper pas à la récession économique vécue par l'Europe selon les estimations. Ainsi, la Commission européenne a prévu une baisse du PIB de 6,1%, contre 7,4% sur l'ensemble de l'Union Européenne. À titre de comparaison, l'Allemagne, louée pour sa gestion de la crise avec son confinement et sa large campagne de dépistage tablent sur une chute de 6,5%. 

Difficile de savoir qu'elle aurait été le résultat avec un confinement, et seul le temps dira si le jeu en valait la chandelle. Mais des premières déclarations laissent entendre des regrets au sein du gouvernement. Alors que 90% des victimes étaient des personnes âgées de plus de 70 ans au 28 avril, la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Lean Hallengren, a déclaré : «Nous n’avons pas réussi à protéger nos aînés (...) C’est un échec pour la société toute entière. Nous devons en tirer les leçons, nous n’en avons pas encore fini avec cette pandémie». 

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