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Election américaine : les élus doivent-ils jurer sur la Bible lors de leur investiture ?

Joe Biden, à l'époque vice-président américain, prête serment lors de la 57e cérémonie d'investiture présidentielle au Capitole, le 21 janvier 2013, à Washington. Joe Biden, à l'époque vice-président américain, prête serment lors de la 57e cérémonie d'investiture présidentielle au Capitole, le 21 janvier 2013, à Washington. [EMMANUEL DUNAND / AFP]

Jurer sur la Bible, une obligation pour le président américain ? Alors que les Etats-Unis sont sur le point d'élire (ou réélire) leur président, la question mérite d'être posée.

Pour cela, un militant britannique, n'a pas hésité, sur Twitter, à déterrer des archives télés, datant de début 2017, après l'élection de Donald Trump, qu'il accompagne du message suivant : «Les partisans de Donald Trump sont vraiment stupides».

Sur les images en question, le journaliste de CNN Jake Tapper interrogeait le porte-parole de la campagne de Roy Moore, Ted Crockett, qui prétendait alors qu'une bible chrétienne devait être utilisée lors de la prestation de serment de l'élu. Alors que c'est faux. 

«In God We Trust»

Si prêter serment sur la Bible est une tradition fidèlement ancrée dans le processus d’investiture américain, ce n'est effectivement en rien une obligation.

Bien que la devise des Etats-Unis soit «In God We Trust» («Nous croyons en Dieu»), le pays est, tout comme la France, un pays laïc garantissant la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Le premier amendement de la constitution des Etats-Unis ratifiée en 1791, indique d'ailleurs que «le Congrès n'adoptera aucune loi relative à l’établissement d’une religion, ou à l’interdiction de son libre exercice». Une décision bien en avance sur la France et sa la Loi de séparation des Églises et de l'État, datant du 9 décembre 1905.

un appel à Dieu

Chaque président américain, dans le texte initial de son serment solennel, ne fait pas allusion à la Bible, mais on retrouve un appel à Dieu : «Je jure solennellement que je soutiendrai et défendrai la Constitution des États-Unis contre tous ennemis, externes ou intérieurs, que je montrerai loyauté et allégeance (…) je vais bien et loyalement m'acquitter des devoirs de la charge que je m'apprête à prendre. Que dieu me vienne en aide».

Lors de son investiture, le premier président des Etats-Unis, George Washington, a juré sur la Bible en 1789. Depuis, tous ont fait la même chose, sauf deux d'entre eux. John Quincy Adams en 1825 : le sixième président des Etats-Unis, laïc, a préféré jurer sur le code civil. Quant à Théodore Roosevelt, en 1901, il a dû prendre la suite, dans la précipitation et a simplement juré en levant la main droite.

On peut également citer le cas, explosif à l'époque, de Keith Ellison, premier musulman jamais élu au Congrès des États-Unis. Il avait fait parler de lui après avoir prêté serment à la Constitution des États-Unis sur le Coran, en tant que membre de la Chambre des représentants du Minnesota entre 2003 et 2007.

Ce serment sur le Coran a fait couler beaucoup d'encre, la droite religieuse et conservatrice affirmant qu'il s'agissait là d'un «blasphème à la Constitution». Mais encore une fois, il n'en était rien. 

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