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Près de 9 personnes sur 10 pourraient ne pas pouvoir être vaccinées dans les pays pauvres

9 personnes sur 10 dans les pays pauvres ne pourraient pas être vaccinées contre le Covid-19, selon la People's Vaccine Alliance. [Graeme Robertson / AFP]

Dans les pays pauvres, près de 9 personnes sur 10 pourraient ne pas être vaccinées contre le Covid-19. Au contraire, les pays riches ont acheté suffisamment de doses pour vacciner trois fois l'ensemble de leur population.

Ce constat a été relayé par la People's Vaccine Alliance, un regroupement d'organisations militant pour un vaccin universel contre le Covid-19. On y retrouve Amnesty International, Oxfam, ou encore Global Justice Now.  

Toutes déplorent les achats massifs de doses de vaccins par les pays riches. Alors qu'ils ne représentent que 14% de la population mondiale, ils ont réservé 53% des vaccins les plus prometteurs jusqu'à présent. 

«A moins que la tournure des choses ne change radicalement, plusieurs milliards de personnes dans le monde n'auront pas accès à un vaccin sûr et efficace contre la Covid-19 avant des années», alerte Anna Marriott, responsable chez Oxfam. 

Un tel délai aurait des conséquences désastreuses. Selon la People's Vaccine Alliance, 67 pays aux revenus faibles ou intermédiaires pourraient être laissés pour compte dans la lutte contre la pandémie, dont le Kenya, le Pakistan, le Nigéria, la Birmanie et l'Ukraine, qui recensent pourtant à eux cinq près de 1,5 million de cas déclarés. 

96% des doses acquises par les pays riches

Au contraire, dans les pays riches, la campagne de vaccination commence. Le Royaume-Uni a d'ores et déjà vacciné plusieurs de ses citoyens grâce à la préparation développée par Pfizer et BioNTech. Produit dont 96% des doses ont été acquises par des pays riches. 

«L'accaparement des vaccins sape les efforts déployés à l'échelle mondiale pour faire en sorte de protéger chaque individu», affirme Steve Cockburn, responsable chez Amnesty International. «Les pays riches ont des obligations claires en matière de droits humains, à savoir s'abstenir de toute mesure susceptible d'entraver l'accès aux vaccins ailleurs, mais aussi coopérer et venir en aide aux pays qui en ont besoin.»

Une Coopération nécessaire

Des tentatives de coopération existent pourtant. En tête de ligne : le Covax. Ce dispositif, mis en place par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), vise à promouvoir un vaccin contre le Covid-19 disponible pour tous. Le mécanisme regroupe plus de 180 pays et fondations privées avec un objectif précis : acheter 2 milliards de doses de vaccins, et les distribuer aux pays qui n'ont pas les moyens de signer des contrats avec les laboratoires. 

Pour atteindre ce but, l'OMS encourage chaque gouvernement à faire un don. «Le nationalisme vaccinal ne fera que perpétuer la maladie et rendra plus longue encore la reprise mondiale», explique Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l'OMS. «Travailler ensemble par l'intermédiaire du mécanisme Covax, ce n'est pas faire acte de charité : il est dans l'intérêt de chaque pays de maîtriser la pandémie et d'accélérer la reprise économique planétaire.»

Malgré ces déclarations, Covax est loin de pouvoir acheter les 2 milliards de doses prévues. Il lui manque encore 4 milliards de dollars. 

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