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Manifestations en Russie : Vladimir Poutine est-il menacé ?

Plus de 5.300 personnes ont été arrêtées en Russie, ce dimanche, durant les manifestations. [Alexander NEMENOV / AFP]

Les prémices d’un mouvement de grande ampleur en Russie ? Plus de 5.300 personnes ont été arrêtées, ce dimanche, durant les manifestations pour demander la libération de l’opposant au Kremlin Alexeï Navalny, dont 1.800 dans la capitale Moscou.

Selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations, les arrestations en dehors de la capitale russe ont surtout eu lieu à Saint-Pétersbourg (1.176) où la manifestation était particulièrement suivie, ainsi qu'à Krasnoïarsk (Sibérie) et Nijni Novgorod (Volga) où environ 200 manifestants ont été arrêtés.

Selon les médias locaux, d’autres mouvements se sont déroulés à travers le pays comme à Omsk (1.000 personnes) et Ekaterinbourg avec 7.000 russes qui se sont rassemblés. Des arrestations ont eu lieu dans 86 villes.

Sur Twitter, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a dénoncé «les détentions généralisées et l’usage disproportionné de la force».

«A bas le tsar» scandé à Saint-Petersbourg

Pour le second week-end d'affilée, des Russes ont réclamé la libération du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, incarcéré le 17 janvier à son retour de cinq mois de convalescence après un empoisonnement, en août dernier, dont il accuse le président Vladimir Poutine.

Après deux décennies au pouvoir, si le président russe bénéficie toujours d’un soutien important au sein de la population, son image a perdu de son éclat pour ses citoyens. A Saint-Pétersbourg, des manifestants ont scandé «à bas le tsar», a rapporté la BBC. «Je comprends que je vis dans un Etat totalement anarchique, a confié à Reuters un manifestant moscovite de 40 ans. Dans un Etat policier, sans tribunaux indépendants. Dans un pays gouverné par la corruption. J'aimerais vivre différemment».

Pour autant, «le système est tellement verrouillé qu'il n'y a pas de véritable alternative à Vladimir Poutine, estime Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie de l'Ifri, interrogée par la RTS. Je ne vois pas le pouvoir de la rue renverser le système Poutine, il n'y a pas de clivages au sein des élites russes», comme à l'époque de la chute de l'URSS.

Dimanche, la compagne d’Alexeï Navalny, Yulia Navalnaya, a été arrêtée en marge de la manifestation, et relâchée plus tard dans la journée. Sur Instagram, elle a appelé à poursuivre le mouvement : «Si nous restons silencieux, ils pourraient venir pour n'importe lequel d'entre nous demain».

Alexeï Navalny doit comparaître mardi pour violation de son contrôle judiciaire, et risque de voir une peine de prison avec sursis, prononcée en 2014, transformée en peine de prison ferme, à la demande des services pénitentiaires.

Ce lundi, le Parquet général a dit soutenir «cette requête (qui) est considérée comme légale et justifiée». L’opposant russe pourrait ainsi dès mardi être incarcéré pour une période comprise entre deux ans et demi et trois ans, l'opposant ayant déjà effectué une partie de cette sentence assigné à résidence.

Il est en outre la cible de multiples procédures judiciaires ouvertes avant et après son empoisonnement. Vendredi, il doit être jugé pour diffamation.

Un grand nombre de cadres de son équipe ont été interpellés et condamnés à de courtes peines de détention. Ses partisans ont été invités à se rassembler devant le tribunal Simonovski de Moscou mardi, où Alexeï Navalny doit être jugé.

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