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Droits de l'Homme : les Etats-Unis de retour dans le jeu

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’exprimera devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ce mercredi. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’exprimera devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ce mercredi.[SAUL LOEB / AFP]

Une intervention attendue. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'exprimera ce mercredi devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, marquant le retour des Etats-Unis dans cette enceinte onusienne, trois ans après que l'administration Trump en avait claqué la porte avec fracas.

Le réengagement des Etats-Unis dans la plus haute instance des Nations unies chargée des droits humains, basée à Genève (Suisse), avait été annoncé par Antony Blinken le 8 février dernier. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat américain avait critiqué la politique de la chaise vide de Donald Trump, jugeant qu'elle avait été «utilisée à leur avantage par des pays au programme autoritaire», visant sans les nommer la Chine ou la Russie.

Si la nouvelle administration Biden reconnaît que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU (CDH) est loin d'être parfait, déplorant comme sa prédécesseure «l'attention disproportionnée qu'il porte à Israël», elle estime que le seul moyen de le réformer est de «travailler avec lui». Malgré ces manques, il reste un organe essentiel, selon Antony Blinken. «Quand il fonctionne comme il se doit, le Conseil des droits de l'Homme met en exergue les pays qui ont le pire bilan en matière de droits de l'Homme et il peut être un forum important pour ceux qui combattent l'injustice et la tyrannie», souligne-t-il.

En juin 2018, l'annonce du retrait des Etats-Unis de cette enceinte avait fait grand bruit. D'autant plus qu'elle s'était accompagnée d'un véritable réquisitoire contre l'assemblée. Invoquant son «biais anti-israélien chronique», Nikki Haley, alors ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, avait également accusé l'organe de protéger «les auteurs de violations des droits de l’homme» et de constituer «un cloaque de partis pris politiques». «Les auteurs de violations des droits de l'homme continuent de siéger et d'être élus au Conseil», avait-elle fustigé. Il compte en effet dans ses membres actuels des pays loin d'être irréprochables sur le plan des droits humains, tels que la Chine, la Russie ou le Venezuela.

«America is back»

Si la 46e session du CDH, entamée lundi en ligne, marque le retour des Etats-Unis en son sein en tant pour l'instant que simples observateurs - en attendant les élections de nouveaux membres en fin d'année -, le discours d'Antony Blinken ce mercredi devrait manifester la volonté de Washington de reprendre la main sur cette question des droits de l'Homme. «Pour être en mesure de s'attaquer aux insuffisances du Conseil et s'assurer qu'il remplit son mandat, les Etats-Unis doivent être présents à la table et faire usage de tout le poids de notre rôle de fer de lance en matière de diplomatie», a fait savoir ce proche de Joe Biden début février.

Une politique à l'opposé de la posture adoptée par Donald Trump durant son mandat, qui a quitté une à une les organisations et traités internationaux. Outre le Conseil de sécurité de l'ONU, le milliardaire républicain a fait sortir son pays de l'accord de Paris sur le climat, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'accord sur le nucléaire iranien ou encore de l'Unesco. A l'inverse, le retour des Etats-Unis sur la scène internationale est une priorité du nouveau président Joe Biden. Dès son premier jour à la Maison Blanche, le 21 janvier dernier, le démocrate de 78 ans a annoncé le retour de Washington dans l'accord de Paris et au sein de l'OMS. Comme aime à le répéter Joe Biden, «America is back».

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