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Covid-19 : une communauté Amish a-t-elle atteint l'immunité collective ?

90% des familles amish et mennonites du comté de Lancaster ont eu au moins un membre de leur famille atteint par le Covid-19.[WILLIAM THOMAS CAIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Présentée par certains comme l’objectif à atteindre pour se sortir de la pandémie de coronavirus dans laquelle est plongée la planète, l’immunité collective par l'infection naturelle a-t-elle été obtenue par une communauté Amish de Pennsylvanie ? C’est ce qu’affirme le responsable d’un centre de santé local.

Allen Hoover, administrateur du Parochial medical center de New Holland, dans le comté de Lancaster, affirme à Associated Press que 90% des familles pratiquantes du secteur ont eu au moins un membre de leur famille touché par le Covid-19.

Il explique que les communautés amish et mennonites, largement installées dans le comté, ont d’abord suivi les règles sanitaires au début du printemps dernier, avec églises et écoles fermées. Les rendez-vous religieux ont cependant rapidement repris à la fin du mois d’avril, avec des partages de coupes de communion et des baisers sacrés (ou baisers de paix, pratique toujours répandue chez les Amish et les mennonites). Dès lors, le virus s’est propagé comme un «tsunami», explique-t-il. «C’était terrible (…) ; les patients se succédaient les uns après les autres».

Selon l’organisation Covid Act Now, le taux de positivité (nombre de tests positifs sur nombre de tests effectués) dans le comté dépassait les 20% au début du mois de mai (il était inférieur à 10% en France). Les cas ont par la suite diminué en été avant de reprendre légèrement à l’automne. Ils sont aujourd’hui rares.

Cela fait maintenant six semaines que le centre médical dirigé par Allen Hoover n’a pas reçu de patient présentant un symptôme du Covid-19, avance-t-il.

Une immunité sans vaccin qui interroge

Face à cette annonce, des épidémiologistes restent dubitatifs. Si un tel cas de figure reste possible sans vaccin, il demeure cependant extrêmement rare, explique Eric Lofgren, de l’université d’Etat de Washignton. «Ce serait la première population des Etats-Unis à l’avoir atteinte», prévient-il. Le professeur David Dowdy estime de son côté que le chiffre de 90% d’infectés est à prendre avec du recul (d'autant qu'il concerne les familles, et non pas les individus). Il pourrait n’être pas suffisant pour parler d’immunité : «il n’existe pas de chiffre magique».

D’autres scientifiques indiquent de leur côté que si immunité il y a effectivement chez les communautés religieuses du comté de Lancaster, elle pourrait peut-être ne pas suffire face aux nouveaux variants. Et de rappeler que seule la vaccination sera décisive pour protéger la population.

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