Une nouvelle mesure de répression contre les soutiens d'Alexeï Navalny ? La justice russe doit examiner à partir de ce 26 avril une requête du procureur de Moscou pour désigner le mouvement du contestataire comme «extrémiste».
«Sous couvert de slogans libéraux, ces organisations s'emploient à créer les conditions de la déstabilisation de la situation sociale et sociopolitique, écrit ainsi le communiqué publié le 16 avril dernier, officialisant la procédure. Sont donc concernés le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), fondé par le contestataire, ainsi que ses bureaux régionaux.
Si jamais la procédure allait à son terme, les conséquences seraient sérieuses pour les opposants au régime de Vladimir Poutine. En effet, comme l'explique l'ONG spécialisée dans la liberté d'expression Article 19, si le mouvement d'Alexeï Navalny est placé sur la liste des «extrémistes», toutes les personnes qui ont pris part aux activités de celui-ci pourraient se voir condamner à des peines allant de 2 à 6 ans de prison. Les dirigeants, eux, risqueraient jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
Navalny interrompt sa grève de la faim
Ivan Zhdanov, directeur de la FBK, a déclaré que «le Kremlin a juste demandé que ceux qui ne sont pas d'accord avec eux soient considérés comme des extrémistes». Il ajoute que cette procédure n'est pas anodine, puisque la Russie organise des élections législatives en septembre prochain. Les contestataires dénoncent une manoeuvre pour bâillonner l'opposition.
De son côté, Alexeï Navalny a interrompu sa grève de la faim ce 23 avril, trois semaines après l'avoir entamée. Dans un état de santé particulièrement fragile, affirmant souffrir d'une double hernie discale, il avait été supplié par ses médecins de ne plus poursuivre sur cette voie. L'homme de 44 ans avait assuré avoir obtenu des garanties contre la reprise de son alimentation. Difficile pour lui cependant de clamer victoire si son mouvement venait à être classé comme extrémiste dans les jours ou semaines à venir.