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Un rarissime vautour est mort après avoir percuté une éolienne aux Pays-Bas

Le gypaète barbu avait été relâché dans la Drôme en mai 2020 dans le cadre d'un programme de sauvegarde de cette espèce menacée. Le gypaète barbu avait été relâché dans la Drôme en mai 2020 dans le cadre d'un programme de sauvegarde de cette espèce menacée.[Wikimedia Commons]

Le cri d'alarme des associations de protection des animaux. Réintroduit dans le sud de la France l'an dernier, un rarissime vautour est mort mercredi aux Pays-Bas après avoir percuté les pales d'une éolienne.

Les exploitants du parc éolien avaient pourtant été prévenus qu'Angèle, un gypaète barbu mâle relâché dans la Drôme en mai 2020 dans le cadre d'un programme de sauvegarde de cette espèce menacée, s'en approchait dangereusement. Il leur avait été demandé d'arrêter les turbines le temps que l'oiseau s'éloigne. En vain.

S'il s'agit du premier cas de mortalité de gypaète barbu liée à une éolienne recensé en Europe, selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), l'association alerte sur le risque que le nombre de collisions s'accroisse dans les années à venir, du fait d'une part de «l’augmentation de l’aire de répartition et du nombre des gypaètes», et d'autre part de «la multiplication des éoliennes en zones sensibles, y compris en France».

Appel à protéger la biodiversité

La LPO, rejointe par l'ONG 30 Millions d'Amis, profite ainsi de cet incident pour réitérer son appel à stopper le développement de parcs éoliens dans les zones de passage d'espèces vulnérables. Les deux organisations critiquent également l'inaction des gestionnaires de parcs éoliens et de l'administration à protéger les grands rapaces en danger d'extinction. Selon une étude publiée par la LPO en 2017, chaque éolienne en France (on en compte 8.000) tue entre 0,3 et 18 oiseaux par an.

«Porté par des ambitions louables en matière de transition écologique, le gouvernement mène aujourd’hui une politique très incitative en faveur de l’énergie éolienne sans respecter ses propres engagements internationaux en matière de biodiversité», dénonce Allain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO, cité dans un communiqué. «La lutte contre le changement climatique ne se fera pas sur le dos de la biodiversité. Il est temps d’arrêter le développement des parcs photovoltaïques plein champs et des parcs éoliens dans les zones européennes Natura 2000 classées pour protéger notamment les oiseaux et les chauves-souris», appelle-t-il.

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