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Salvador : le Bitcoin devient une monnaie légale

Nayib Bukele avait lancé en juin 2021 une opération permettant à chaque citoyen du pays de se voir offrir 30 dollars en échange de l’ouverture d’un portefeuille électronique. [MARVIN RECINOS / AFP]

Votée en juin dernier par le Parlement, l’adoption du bitcoin comme monnaie légale au Salvador est effective depuis ce mardi 07 septembre.

Nayib Bukele s’est félicité d’être à la tête du premier pays à autoriser le bitcoin comme monnaie légale, annonçant même l’achat des 200 premiers Bitcoins par le Salvador. Au total, le président salvadorien souhaite permettre à la diaspora installée aux Etats-Unis d’économiser 400 millions de dollars de frais bancaires, ce qui représente 22% du PIB du Salvador. 

Afin de faciliter la mise en place du bitcoin sur le territoire, les députés ont approuvé ce mardi la création d’un fonds de 150 millions de dollars pour garantir la convertibilité automatique du bitcoin en dollars américains. Dans le même temps, 200 distributeurs automatiques sont en cours d'installation à travers tout le pays afin de faciliter la mise en circulation de cette nouvelle monnaie.

Pour accompagner le développement du bitcoin, le chef d’Etat du Salvador avait lancé en juin 2021 une opération permettant à chaque citoyen du pays de se voir offrir 30 dollars en échange de l’ouverture d’un portefeuille électronique.

Le bitcoin accepté par tous les commerçants

La reconnaissance du bitcoin comme monnaie légale aura pour conséquence d'obliger l'ensemble des commerçants du pays à accepter la cryptomonnaie, et de dispenser de taxes sur les plus-values les détenteurs de bitcoin. 

L'utilisation du bitcoin pourrait permettre aux habitants du Salvador, dont 70% ne possèdent pas de compte bancaire d'accéder à un moyen de paiement autre que l'argent liquide. Et pourrait représenter une alternative au dollar, l'unique monnaie officielle du pays depuis 20001 et qui est soumis à la politique américaine, qui consiste actuellement à faire tourner la planche à billets, ce qui pourrait entraîner de l'inflation. 

«Afin de limiter l'impact négatif des banques centrales, il devient nécessaire d'autoriser la circulation d'une monnaie digitale dont la quantité disponible ne peut être contrôlée par une banque centrale et n'est déterminée qu'en fonction de critères objectifs», a déclaré le président du Salvador.

L'entrepreneur américian Jack Mallers, dont l'entreprise Strike est à l'origine de l'application de paiement en bitcoin Zap et qui a travaillé avec le gouvernement du Salvador pour mettre en place cette innovation, s'est réjoui du projet au moment de le présenter sur scène à Miami. 

« Ce qui est une véritable transformation ici, c'est que le bitcoin est à la fois le plus grand actif de réserve jamais créé et un réseau monétaire de qualité supérieure, a-t-il expliqué. La détention de bitcoin permet de protéger les économies en développement des chocs potentiels de l'inflation en monnaie fiduciaire ».

Nayib Bukele espère également accueillir des investisseurs en cryptomonnaies dans son pays, où la pauvreté est endémique. Il a ainsi rappelé les avantages que présentent désormais le Salvador pour les crypto-investisseurs : «Temps ensoleillé, plages propices à la pratique du surf, maisons avec vue sur la mer à vendre, un des rares pays au monde sans taxe foncière, pas de taxes sur les plus-values en bitcoin puisqu'il s'agit d'une monnaie légale, résidence permanente et immédiate pour les crypto-entrepreneurs».

Le bitcoin intéresse d'autres pays

L'exemple du Salvador pourrait rapidement convaincre d'autres pays de s'intéresser de près au bitcoin. Un député du Paraguay a déja posté un message indiquant que son pays travaille sur un projet impliquant le bitcoin et PayPal (qui accepte désormais les paiements en cryptomonnaie).

Tout pays soumis à une forte inflation ou dépendant du dollar peut en effet envisager le bitcoin comme un moyen de remplacer une monnaie déflationniste par une monnaie inflationniste (le bitcoin, s'il est soumis à d'importantes fluctuations, n'a cessé de préndre de la valeur depuis sa création il y a une dizaine d'années et vaut actuellement près de 35.000 dollars l'unité, sachant qu'il est possible pour rappel d'en acheter des fractions), tout en sortant de la dépendance vis-à-vis de la réserve fédérale américaine. Une volonté que la politique actuelle de l'administration Biden, qui en créeant toujours plus de dollars risque d'en faire baisser la valeur, ne fait que rendre plus prégnante. 

Des pays sud-américains comme l'Argentine ou le Venezuela, mais aussi africains comme le Nigeria, pourraient ainsi bénéficier d'une éventuelle reconnaissance du bitcoin comme monnaie légale. Les plus fervents zélateurs ds cryptomonnaies avançent même qu'alors que l'ensemble des gouvernements de la planète font tourner la planche à billets pour aider leurs économies à sortir de la crise du Covid-19, le risque d'une crise économique majeure et la dépréciaiton des monnaies qui pourrait l'accompagner font du bitcoin un refuge contre l'inflaiton, au même titre que l'or. 

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