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Poutine, Bolsonaro, Orban... Reporters sans frontières publie sa liste des «prédateurs de la liberté de la presse»

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est le premier dirigeant de l’UE à figurer dans cette liste. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est le premier dirigeant de l’UE à figurer dans cette liste.[Olivier Matthys / POOL / AFP]

Ils ont en commun de réprimer les médias et les journalistes dans leur pays. Reporters sans frontières (RSF) a dévoilé ce lundi sa liste actualisée des «prédateurs de la liberté de la presse». Elle compte 37 chefs d'Etat et de gouvernement, parmi lesquels Vladimir Poutine, Jair Bolsonaro ou encore Viktor Orban.

Tous «imposent une répression massive, via la mise en place d’appareils de censure, de l’incarcération arbitraire de journalistes, d’incitation à la violence contre ces derniers, quand ils n’ont pas du sang de journalistes sur les mains pour avoir directement ou indirectement poussé à leur assassinat», explique l'ONG internationale dans un communiqué.

Par rapport à la précédente liste noire, élaborée en 2016, celle de 2021 est légèrement plus fournie : 37 noms, contre 35 il y a cinq ans. Près d'un dirigeant sur cinq dans le monde en fait donc partie.

Parmi les nouveautés à noter, la présence pour la première fois dans cette liste, dont la première édition date de 2001, d'un dirigeant européen, en la personne du Premier ministre hongrois Viktor Orban. Ce «partisan autoproclamé de la "démocratie illibérale" (...) n’a eu de cesse, depuis son retour au pouvoir en 2010, de porter atteinte au pluralisme et à l’indépendance des médias», note RSF.

Autres petits nouveaux marquants, le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane, dit MBS, «qui concentre tous les pouvoirs et se trouve à la tête d’une monarchie ne tolérant aucun média libre», et qui serait notamment derrière l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 au sein du consulat saoudien à Istanbul, ou encore le président brésilien Jair Bolsonaro, «dont la rhétorique guerrière et ordurière à l’encontre de la presse s’est décuplée depuis le début de la crise sanitaire».

Deux femmes dans la liste

Cette liste comprend par ailleurs pour la première fois des femmes, en l'occurrence deux, qui sévissent en Asie. A Hong Kong, territoire semi-autonome chinois, la cheffe de l’exécutif Carrie Lam «s’est révélée être une marionnette aux mains du président chinois Xi Jinping, dont elle soutient aujourd’hui ouvertement les politiques liberticides contre la presse», qui ont notamment conduit à la disparition le 24 juin du Apple Daily, quotidien pro-démocratie hongkongais. Au Bangladesh, la dérive autoritaire de Sheikh Hasina s'est traduite par la promulgation, en 2018, d'une loi liberticide, appelée sur la sécurité numérique, qui en deux ans a entraîné des poursuites contre plus de 70 journalistes et blogueurs.

A côté de ces nouvelles têtes, on retrouve des «prédateurs» historiques, qui figurent dans cette liste depuis sa première édition en 2001 : le président syrien Bachar al-Assad, le guide suprême de la révolution iranienne Ali Khamenei, le président russe Vladimir Poutine ou encore son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, dont la décision de détourner un avion pour arrêter un opposant a suscité dernièrement un tollé international. Les trois autres dirigeants déjà qualifiés de «prédateurs» en 2001 sont originaires d'Afrique : Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), Issaias Afeworki (Erythrée) et Paul Kagamé (Rwanda).

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