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Grippe aviaire : comment se propage-t-elle ?

Alors que 130 cas ou foyers de grippe aviaire ont été détectés en Europe depuis le mois d'août, la France a décidé ce jeudi 4 novembre de relever le niveau de risque de «modéré»à «élevé».

Une mesure qui contraint tous les éleveurs et propriétaires de volailles et oiseaux à confiner leurs animaux. Mais comment se propage au juste cette maladie ? Doit-on être davantage inquiets en pleine épidémie de coronavirus ?

Comme l'indique l'institut Pasteur sur son site, la grippe aviaire est une infection provoquée par des virus grippaux de type A, et en particulier par les sous-types H5, H7 et H9. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques.

Aujourd'hui sans danger pour l'homme, la grippe aviaire peut toutefois devenir extrêmement contagieuse chez les volailles et entraîner une mortalité immensément élevée dans les élevages industriels, comme ceux de poulets et de dindes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle cette maladie est parfois surnommée «peste aviaire» ou «Ebola du poulet».

Par conséquent, des dépistages réguliers sont nécessaires pour éviter un carnage dans les élevages et préserver l'économie de toute la filière.

Un virus qui se transmet essentiellement entre oiseaux

Comme évoqué plus haut, la grippe aviaire est une maladie virale qui sévit surtout chez les oiseaux, et dont le taux de mortalité est très élevé chez les oiseaux d’élevage (poulet, oies, etc.).

Pour nous permettre de comprendre, les scientifiques expliquent d'abord que, même lorsqu'ils sont contaminés, les oiseaux sauvages sont généralement asymptomatiques, c'est-à-dire que, quand bien même ils sont bien des porteurs de souches de virus aviaires, ils ne présentent pourtant aucun symptôme.

Or, lorsque ces oiseaux sauvages contaminés - essentiellement migrateurs - entrent en contact avec des volailles domestiques, cela peut entraîner de très graves épidémies aviaires, car les volailles, elles, ne contrôlent pas le virus.

Concrètement, le virus se transmet donc entre ces deux catégories d'oiseaux soit par contamination aérienne (sécrétions respiratoires) soit par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux malades. Il est également prouvé qu'une contamination peut aussi se faire de façon indirecte, par l'exposition à des matières contaminées (via la nourriture, l'eau, du matériel et des vêtements contaminés par exemple). 

L'homme infecté dans de très rares cas

La plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme. Le dogme en la matière veut donc que la grippe aviaire est considérée généralement sans danger pour l'être humain.

En revanche, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme et présent en Asie. A l’heure actuelle, la transmission du virus ne se fait toutefois que de l’animal à l’homme.

Alors pourquoi toutes ces mesures de protection ? Le passage à un risque «élevé», qui se traduit par l'obligation de confinement de toutes les volailles, vise à empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages.

L'explication a, comme déjà mentionné, un motif économique pour ne pas détruire tout le secteur, mais, surtout, une dimension sanitaire, car les autorités de santé redoutent une évolution du virus.

La crainte d'un virus muté et hors de contrôle

Ne pas contrôler une épidémie de grippe aviaire, c'est en effet prendre le risque qu'une fois le virus dans la nature, celui-ci ne vienne à muter.

Une crainte qui s'en trouve d'ailleurs renforcée par le fait que, même si à l’heure actuelle, dans tous les cas humains avérés de grippe aviaire, les personnes étaient en contact direct avec des volailles infectées, des cas entre humains - bien que rarissimes - ont eux aussi été répertoriés.

«La menace est toujours réelle, insiste l'Institut Pasteur, car la propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine».

«De plus, comme tous les virus grippaux de type A, le sous-type H5N1 a une grande capacité à muter au cours du temps, mais aussi à échanger ses gènes avec des virus grippaux appartenant à d’autres sous-types infectants d’autres espèces. Le risque de voir apparaître un nouveau virus capable de se transmettre d’homme à homme est donc à prendre en considération», souligne encore le centre de référence français des maladies et des vaccins.

Par ailleurs, dans le contexte particulier de l'épidémie de coronavirus, comment ne pas penser à l'éventualité d'un virus mutant issu du virus grippal H5N1 et du SARS-CoV-2 ? A ce stade, cette éventualité semble faible, sans pour autant être totalement exclue.

Cela principalement en raison du fait que le virus de la grippe et le SARS-CoV-2 sont deux virus distincts. Le SARS-CoV-2 est d'ailleurs appelé coronavirus, du nom de la famille de virus à laquelle il appartient.

En revanche, les coronavirus tolèrent une co-infection. Contrairement à de nombreux autres virus, ils acceptent en effet de cohabiter avec d’autres virus au sein d’un même organisme. Il est donc tout à fait possible d'être contaminé à la fois par le virus de la grippe et le coronavirus. 

Dans l'éventualité d'un virus aviaire muté et incontrôlable, une telle cohabitation pourrait donc se révéler dévastatrice.

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