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Ukraine, Moldavie, Géorgie… L’UE rencontre ses partenaires orientaux sous pression russe

Les représentants de la Géorgie, de la Moldavie, de l'Ukraine et de l'UE s'étaient réunis en juillet 2021 lors du sommet de Batoumi. [Georgia's Presidential press service / AFP]

L'Union européenne va tenter ce mercredi de raviver le «Partenariat oriental» qu'elle a noué en 2009 avec l'Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Ces cinq ex-républiques soviétiques sont confrontées aux tentatives de déstabilisation de la Russie et minées par les divisions.

Un peu plus de dix ans après sa création, ce partenariat censé favoriser la bonne entente économique et politique entre l'UE et ses voisins de l'Est a du plomb dans l'aile.

Les motifs d'inquiétude ne manquent pas : le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a retiré son pays de l'accord en juin 2021, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont en conflit, la Géorgie traverse une crise politique et l'Ukraine craint une intervention militaire russe. Quant à la Moldavie, elle subit l'augmentation des prix du gaz russe et le soutien appuyé de Moscou à la région séparatiste de Transnistrie.

Les discussions ont commencé à Bruxelles dès mardi soir. Le président du Conseil européen Charles Michel a reçu les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan pour tenter «d'apaiser les tensions» toujours fortes après la guerre pour le contrôle de la région du Nagorny-Karabakh qui a fait 6.500 morts à l'automne 2020.

Crise en Ukraine

Mais la principale préoccupation des Européens est bien le regain de tensions à la frontière ukrainienne, où la présence de troupes russes fait craindre une nouvelle flambée du conflit qui a éclaté en 2014 après l'annexion de la Crimée par la Russie. L'Union européenne dénonce également l'instrumentalisation des prix du gaz ou encore l'afflux de migrants vers l'UE organisé par le régime bélarusse soutenu par le président russe Vladimir Poutine.

En réaction, les Européens brandissent la menace de sanctions même si beaucoup sont déjà en vigueur depuis 2014. 

Dénonçant des «provocations» occidentales dans la périphérie de son pays, Vladimir Poutine entend neutraliser les anciennes républiques soviétiques en s'opposant à leur adhésion à l'Otan et à l'Union européenne.

Pas d'adhésions à l'UE

Si les Européens rejettent ce droit de veto, plus personne à Bruxelles ne parle de l'intégration de l'Ukraine et de la Géorgie à l'UE. «L'adhésion concerne les pays des Balkans occidentaux, pas le groupe de pays du Partenariat oriental», a rappelé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Peter Stano.

La diplomatie européenne se dit «conscient[e] des aspirations de ces pays» à rejoindre l'UE mais préfère travailler sur la base des accords économiques et politiques signés en 2014 avec Kiev, Tbilissi et Chisinau.

Les Européens mettent sur la table leur plan d'investissement lancé en juillet «de 2,3 milliards d'euros et en mesure de mobiliser 17 milliards d'euros d'investissements publics et privés». Sa répartition dépendra toutefois des réformes engagées et de la viabilité des projets présentés, a prévenu l'UE.

Espoirs déchus

Malgré les efforts déployés, la déception gagne les pays du Partenariat oriental, pour qui les déclarations de soutien ne sont pas suivies d'actes. Le président ukrainien a par exemple accusé mardi l'Allemagne de l'empêcher d'acquérir des armes défensives pour protéger sa frontière contre la Russie

«Dans certaines capitales, c'est toujours la peur qui domine», a déploré Volodymyr Zelensky. L'UE, qui ne voudrait pas donner un prétexte à la Russie de passer à l'action, assume vouloir prendre le temps. «Nous sommes prêts à réagir, mais nous ne voulons pas contribuer à détériorer la situation», s'est défendu mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Le président ukrainien rencontrera le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz avant l'ouverture du sommet pour tenter d'aplanir les malentendus.

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