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Afghanistan : des universités publiques rouvrent leurs portes, avec des cours non mixtes

Cette reprise des cours intervient après des discussions fin janvier entre les talibans et des diplomates occidentaux en Norvège. [AFP]

Des universités publiques en Afghanistan ont rouvert ce mercredi pour la première fois depuis la prise du pouvoir par les talibans en août dernier.

La reprise des cours a eu lieu dans six provinces de l'est, du sud et du sud-ouest du pays : Laghman, Nangarhar, Helmand, Nimroz, Farah et Kandahar. Elle est programmée le 26 février dans les autres provinces, ont indiqué les autorités.

Si les étudiantes sont autorisées à étudier, les cours ont lieu en classe non mixtes et sont organisés conformément à la charia, la loi islamique.

A l'université de Laghman, seule une poignée de femmes, vêtues de voiles intégraux (burqa ou niqab), ont pénétré dans l'enceinte de l'établissement.

classes non mixtes

La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a qualifié cette réouverture des universités publiques de «vraiment importante» pour le pays, jugeant «fondamental que chaque jeune puisse avoir un accès égal à l'éducation». 

Jusqu'ici, seules les universités privées avaient été autorisées à rouvrir depuis septembre, accueillant étudiantes et étudiant dans des classes non mixtes. Avant la prise de pouvoir des talibans en août, femmes et hommes étudiaient ensemble dans les universités.

Cette reprise des cours intervient après des discussions fin janvier entre les talibans et des diplomates occidentaux en Norvège, premier pays européen à recevoir les fondamentalistes islamistes depuis leur prise du pouvoir.

aide gelée

Les pays occidentaux conditionnent au respect des droits humains, particulièrement ceux des femmes, le déblocage de milliards de dollars d’aide internationale, gelée depuis la prise de Kaboul par les talibans alors qu'elle finançait auparavant près de 75% du budget de l'Etat afghan.

L'Afghanistan est aujourd'hui enlisé dans une profonde crise humanitaire, la famine menaçant plus de la moitié de la population. Une situation inacceptable pour l'ONU qui appelle la communauté internationale à «ne pas abandonner le peuple afghan».

Les nouveaux maîtres du pays assurent s'être modernisés par rapport à leur précédent règne (1996-2001) mais ils n'ont pas tardé à réprimer à nouveau les libertés fondamentales, spécialement celles des femmes. Les Afghanes sont ainsi largement exclues des emplois du secteur public et doivent être accompagnées d'un homme de leur famille lors des longs trajets. Les collèges et lycées sont encore fermés pour les filles dans la majorité du pays, et doivent rouvrir d'ici fin mars, ont promis les talibans.

Les talibans sont accusés par les occidentaux de ne pas avoir tenu les promesses formulées depuis leur retour au pouvoir. Après avoir promis une «amnistie» à tous les Afghans ayant travaillé pour l'ancien gouvernement, le régime fondamentaliste est suspecté d'avoir procédé à des dizaines d'exécutions sommaires.

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