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Guerre en Ukraine : TikTok, un terrain propice à la désinformation, selon une nouvelle étude

L’expérience a duré 45 minutes durant lesquelles les analystes ont fait face à plusieurs images truquées. [Tolga Akmen / AFP]

D’après une étude, il ne faut que 40 minutes pour qu’un utilisateur soit confronté à de la désinformation sur le réseau social TikTok.

Selon une nouvelle analyse de NewsGuard sur les principales dynamiques de la fiabilité des informations en ligne, la plate-forme TikTok, ultrapopulaire chez les très jeunes, participe à la désinformation à travers le contenu proposé concernant la guerre en Ukraine. Mais l'analyse va encore plus loin. C’est la plate-forme elle-même qui suggère des éléments déformants aux utilisateurs lorsqu'ils parcourent les contenus après avoir accédé au réseau social.

L’étude montre qu’il ne faut que quelques minutes avant que l'utilisateur de l’application soit confronté à des contenus de désinformation. En effet, il suffit de rechercher des termes génériques liés au conflit comme «Ukraine», «Russie», «Guerre», «Kiev» et «Donbass» pour trouver de «faux contenus» dans les 20 premiers résultats.

Des contenus trompeurs en 40 minutes

Pour évaluer la manière dont l’application de partage de vidéos traite les informations sur la guerre en Ukraine, la société a effectué deux tests. D'abord, elle a constaté qu'un nouveau compte qui ne faisait rien d'autre que de rafraîchir la page «Pour vous» de l'application en regardant des vidéos sur la guerre était orienté vers du contenu faux ou trompeur en 40 minutes.

«Moins de 29 minutes après avoir rejoint TikTok, un analyste francophone s’est vu montrer une vidéo d’un discours de Vladimir Poutine dans lequel il dit : «ce n’est pas pour que les néo-nazis d’aujourd’hui prennent le pouvoir que vos pères, vos grands-pères, vos arrières-grands pères se sont battus contre les nazis». Dans cette vidéo, il ajoute que la responsabilité de toute effusion de sang «reposera entièrement sur la conscience du régime au pouvoir» en Ukraine, note NewsGuard.

«En moins de 36 minutes, le même analyste s’est vu montrer une vidéo, publiée le 5 mars, montrant un homme affirmant : Toutes les images de cette pseudo-guerre sont fausses, vu qu’il n’y a aucune image qui sort d’Ukraine, même les soldats, les Spetsnaz russes, n’ont pas le droit d’avoir de smartphones pour filmer quoi que ce soit, donc toutes les images que vous avez dans vos médias sont fausses», a-t-elle ajouté.

Une série de désinformation

L’expérience a duré 45 minutes durant lesquelles les analystes ont fait face à plusieurs images truquées. Parmi elles, des vidéos de Volodymyr Zelensky se battant pour son pays, des images du «Fantôme de Kiev» abattant six avions russes qui, en réalité, ne sont que des images d’un jeu vidéo, ou encore des séquences de tirs de l’armée ukrainienne contre la Russie, qui dateraient de 2015.

«Vers la fin de l’expérience de 45 minutes, les flux de vidéos des analystes étaient quasi intégralement remplis de contenus liés à la guerre en Ukraine, certains corrects et d’autres faux – sans qu’aucune distinction ne soit faite entre les sources fiables et la désinformation», conclue NewsGuard.

«Les observations de NewsGuard viennent s’ajouter aux nombreux éléments montrant le manque de modération et de labellisation efficace de ses contenus par TikTok, qui, couplé à sa tendance à pousser les utilisateurs vers des contenus qui les font rester sur l’application, ont fait de cette plate-forme un terreau fertile pour la diffusion de fausses informations», a commenté la société.

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