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Boris Johnson : tout savoir sur le Premier ministre britannique poussé vers la sortie

Le Premier ministre britannique avait récemment annoncé que lui et sa compagne attendaient un enfant. Englué dans des scandales à répétition et accusé de mensonges, le Premier ministre britannique devrait quitter la tête du parti conservateur. [Isabel Infantes / AFP]

Arrivé triomphant au pouvoir à l'été 2019, Boris Johnson dirige le gouvernement britannique depuis trois ans. Mais discrédité par des scandales en série, il a été poussé vers la sortie par son propre camp et démissionné de la tête du parti conservateur ce jeudi 7 juillet. Retour sur la vie et le parcours de «l'enfant terrible» de la classe politique britannique.

«BoJo» est «out». Englué dans des scandales à répétition et accusé de mensonges, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est adressé ce jeudi 7 juillet à la mi-journée au pays et présenté sa démission de chef du parti conservateur, au troisième jour d'une crise politique sans précédent.

Confronté à une avalanche de démissions, il a toutefois indiqué qu'il resterait au pouvoir jusqu'à ce que soit désigné son successeur.

 Au total, 57 départs ont été annoncés au sein du gouvernement depuis mardi, dont cinq ministres, un exode d'une rapidité sans précédent dans l'histoire politique britannique.

Un revirement et une fin de règne fracassante pour Boris Johnson. Ce politicien, âgé aujourd'hui de 58 ans, est connu pour être particulièrement provocateur. Il n'avait, par exemple, pas hésité à se mettre dans des situations absurdes pour attirer l'attention, avant d'être nommé Premier ministre en juillet 2019. Le Royaume-Uni était alors au plus fort de la crise du Brexit, et Boris Johnson avait été largement élu à la tête du Parti conservateur.

Un extravagant

Il était d'ailleurs parfois comparé à Donald Trump, dont il était proche, tant pour son extravagance que ses idées conservatrices. Eurosceptique de la première heure, celui qui a été ministre des Affaires étrangères entre 2016 et 2018 avait été l'une des figures de proue du camp du «Leave» lors du référendum de juin 2016.

Après avoir remplacé Theresa May à Downing Street, et alors que le Parlement ne parvenait pas à se mettre d'accord sur un accord de Brexit, Boris Johnson, surnommé «BoJo» outre-Manche, n'avait pas hésité à appeler à des nouvelles élections.

Un risque particulièrement payant, puisque son Parti conservateur avait obtenu en décembre 2019 son meilleur score dans des élections législatives depuis 1987 et Margaret Thatcher. De quoi lui laisser toute latitude sur le dossier du Brexit. Quelques semaines plus tard, à la fin du mois de janvier 2020, il posait officiellement devant les photographes, en train de signer l'accord de retrait, rentrant dans l'histoire comme étant le dirigeant britannique ayant fait sortir son pays de l'Union européenne. 

Mais c'était sans doute lors de son passage à la mairie de Londres, entre 2008 et 2016, que Boris Johnson était le plus populaire, à tel point que toutes ses créations portent son sceau. Les bus écologiques ou les vélos en libre-service mis en place par son administration sont toujours surnommés les «Boris bus» et les «Boris bikes». Parmi les images marquantes de cette période de sa vie, il est difficile de ne pas penser aux Jeux Olympiques de Londres, organisés en 2012 pendant son deuxième mandat. 

Un pays aux prises avec de multiples crises

S'il venait à quitter finalement le pouvoir en plus de la direction du parti, cet ancien journaliste, passé par le Times, le Daily Telegraph et le Spectator, devrait laisser un pays dans une profonde crise politique et en proie à de profonds doutes sur son avenir, notamment économique très incertain sur fond de guerre en Ukraine.

Comme partout ailleurs, le Royaume-Uni doit aussi toujours composer la crise du coronavirus qui perdure. Au plus fort de la pandémie de Covid-19, Boris Johnson avait du reste lui-même failli être foudroyé par le coronavirus. Il avait été admis à l'hôpital le 5 avril 2020, avant que son état ne se détériore rapidement, au point d'être placé en soins intensifs le lendemain. Il s'en sortira finalement.

Un miracle alors qu'il avait fait le choix d'ignorer les avertissements du corps médical au début de l'épidémie, rejetant par exemple les gestes barrières. Un mois avant son hospitalisation, il s'était ainsi vanté de continuer à serrer des mains, y compris avec des malades. 

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