Près de 48 heures après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle au Brésil remportée par Lula, Jair Bolsonaro, est enfin sorti du silence. Une prise de parole express durant laquelle il a affirmé qu’il «respectera la Constitution», et qu’il continuera sa lutte en tant que citoyen.
Une prise de parole très attendue mais qui n’aura pas duré très longtemps. Deux jours après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, que son adversaire Lula a remporté à 50,9%, Jair Bolsonaro est enfin sorti du silence ce mardi. Le président d’extrême droite sortant a fait une très courte intervention depuis sa résidence présidentielle à Brasilia, durant laquelle il a affirmé : «en tant que président de la République, puis en tant que citoyen, je vais continuer à respecter notre Constitution.»
Il n’a toutefois pas reconnu expressément le résultat de l’élection, et n’a eu aucun mot pour son adversaire de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva. Jair Bolsonaro a également tenu à remercier «les 58 millions des Brésiliens qui ont voté pour [lui] le 30 octobre dernier.»
Il a également eu un mot pour ses partisans qui, depuis l’annonce de sa défaite, sont nombreux à bloquer les axes routiers à travers le Brésil en signe de protestation. «Les mouvements populaires actuels sont le fruit de l’indignation et du sentiment d’injustice face au déroulement du processus électoral. Les manifestations pacifiques seront toujours les bienvenues, mais nos méthodes ne peuvent pas être celles de la gauche, qui entraveraient la liberté de circulation», a-t-il déclaré, demandant à demi-mot à ses soutiens de cesser les blocages.
Le processus de transition du pouvoir engagé
Cette phrase est par ailleurs la seule où le président brésilien met en doute la fiabilité du processus électoral, alors que de nombreux observateurs, au Brésil et à l’international, craignaient qu’il conteste le résultat du scrutin et cherche à garder le pouvoir par tous les moyens.
«C’est un honneur d’être le leader de millions de Brésiliens qui défendent comme moi la liberté économique, la liberté religieuse, la liberté d’opinion, l’honnêteté et les couleurs du drapeau brésilien», a-t-il conclu avant de quitter la salle.
Le chef de cabinet de la présidence, Ciro Nogueira, a précisé que Jair Bolsonaro a «autorisé la transition» du pouvoir après l’élection de Lula. Ce dernier par ailleurs été salué par de très nombreux chefs d’État depuis son élection dimanche, a déjà rencontré le président argentin, Alberto Fernandez, et s’est entretenu au téléphone avec le président américain Joe Biden et avec Emmanuel Macron.