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Egypte : en grève de la faim et de la soif, le détenu politique Alaa Abdel Fattah «sous traitement médical»

Alaa Abdel Fattah est une icône de la révolution de 2011 en Egypte qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir. [Khaled DESOUKI / AFP]

Le prisonnier politique Alaa Abdel Fattah, en grève de la faim et de la soif, est «sous traitement médical» d'après les autorités égyptiennes. Une annonce qui inquiète ses proches.

En grève de la faim depuis plusieurs mois, Alaa Abdel Fattah, icône de la révolution de 2011 en Egypte et prisonnier politique, a cessé de boire depuis l'ouverture de la COP27, dimanche. Ce jeudi 10 novembre, l'autorité pénitentiaire a indiqué qu'il était «sous traitement médical» et a refusé que sa mère et son avocat lui rendent visite.

Pour Hassam Bahgat, défenseur égyptien des droits humains, la mention d'un «traitement médical» administré à Alaa Abdel Fattah signifie «qu'il est nourri de force». Une pratique que le droit international considère comme de la «torture» et même un «crime contre l'Humanité».

Citoyen égypto-britannique, Alaa Abdel Fattah a été arrêté fin 2019 et condamné à cinq ans de prison pour diffusion de «fausses informations». La justice égyptienne lui reproche d'avoir reposté sur Facebook un texte accusant un officier de torture.

Ce blogueur prodémocratie, qui fêtera ses 41 ans le 18 novembre, a décidé de ne plus avaler qu'un verre de thé et une cuillère de miel à partir du 2 avril 2022, avant d'arrêter totalement de se nourrir il y a un peu plus d'une semaine. Lorsqu'il a cessé de boire, dimanche, ses défenseurs ne lui ont donné que quelques jours à vivre.

«En bonne santé» selon le parquet

Sa famille est encore plus inquiète désormais, alors qu'il semble impossible de voir le prisonnier pour juger de son état. Amnesty International s'est notamment inquiétée du fait que «les décisions médicales ne soient pas prises par des médecins indépendants non soumis à la coercition de la sécurité».

Ce jeudi soir, le parquet égyptien a affirmé que le prisonnier était «en bonne santé». Il n'a «pas besoin d'être transféré vers un hôpital» et ses «signes vitaux» sont «normaux», avance le communiqué qui met «en doute» le fait que le détenu ait entamé une grève de la faim.

Plusieurs dirigeants occidentaux ont réclamé la libération d'Alaa Abdel Fattah. Le président américain, Joe Biden, a fait part de son intention d'évoquer les droits humains lors de sa venue à Charm el-Cheikh vendredi, où se tient la COP27.

A la veille de ce déplacement, la Maison Blanche a réagi à ces derniers éléments. «Nous avons été en contact à haut niveau avec le gouvernement égyptien à ce sujet, nous avons une profonde inquiétude à ce propos, nous aimerions qu'il soit libéré», a dit Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain.

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