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Indonésie : le Parlement criminalise les relations sexuelles hors mariage

D’après le texte voté par les parlementaires, la cohabitation illégale sera passible de six mois d'emprisonnement et les relations sexuelles hors mariage d'un an de prison. [AP]

Le Parlement a approuvé ce mardi en Indonésie une réforme du code pénal criminalisant le sexe hors mariage. Les ONG et les défenseurs des droits humains ont déploré «un glissement vers le fondamentalisme» et «le déclin» du pays.

Une décision radicale adoptée dans le pays musulman le plus peuplé du monde. Ce mardi, le Parlement indonésien a adopté à la majorité des députés une réforme du code pénal criminalisant les relations sexuelles hors mariage et punissant de facto la cohabitation des couples non-mariés.

D’après le texte voté par les parlementaires, la cohabitation illégale sera passible de six mois d'emprisonnement et les relations sexuelles hors mariage d'un an de prison.

«Nous avons fait de notre mieux pour tenir compte des questions importantes et des différentes opinions qui ont été débattues. Cependant, il est temps pour nous de prendre une décision historique sur l'amendement du code pénal, et de laisser derrière nous le code pénal colonial (néerlandais) dont nous avons hérité» lors de l'indépendance du pays en 1949», a expliqué le ministre de la Justice, Yasonna Laoly, devant le Parlement.

une dérive fondamentaliste dénoncée

Le texte voté sera applicable dans trois ans s’il obtient la signature du président indonésien. Cette réforme va avoir un impact considérable sur la communauté LGBT du pays puisque le mariage homosexuel est interdit en Indonésie.

Pointée du doigt comme une atteinte à la liberté des mœurs, cette réforme a été décriée par les ONG et les groupes de défense des droits humains. Ces derniers ont évoqué «un glissement croissant vers le fondamentalisme» dans un pays pourtant salué pour sa tolérance religieuse et dont la laïcité est inscrite dans la Constitution.

Ce lundi, une centaine de personnes ont protesté contre le projet de loi à Jakarta, avant une nouvelle manifestation prévue ce mardi devant le siège du Parlement. «Nous reculons... les lois répressives auraient dû être abolies. Mais le projet de loi montre que les arguments des universitaires étrangers sont vrais, que notre démocratie est indiscutablement en déclin», a regretté Usman Hamid, le directeur d'Amnesty International Indonésie, pour l’AFP.

Bambang Wuryanto, le chef de la commission parlementaire qui a supervisé les délibérations sur le texte, a reconnu que «c'est un produit humain et qu'il ne sera donc jamais parfait». Il a néanmoins invité les opposants à cette mesure à «déposer un recours judiciaire auprès de la cour constitutionnelle».

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