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Sondage : près d'1 Français sur 2 pense que les relations entre la France et l'Allemagne se dégradent

Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le chancelier allemand, se sont reprochés ces derniers temps plusieurs décisions prises sans concertation. [BENOIT TESSIER / POOL / AFP]

Selon un sondage de l'Institut CSA pour l'ambassade d'Allemagne à Paris rendu public cette semaine, près d'1 Français sur 2 (48 %) pense que les relations entre la France et l'Allemagne se dégradent.

De l'eau dans le gaz entre Paris et Berlin ? Un sondage de l'Institut CSA pour l'ambassade d'Allemagne à Paris, dévoilé jeudi 9 février, révèle qu'une moitié des Français (48 %) pensent que les relations entre la France et l'Allemagne sont «moins bonnes» qu'auparavant.

Un chiffre en hausse de 28 points par rapport à une précédente enquête établie en 2020, lorsque «seulement» 20 % des personnes interrogées estimaient les rapports entre les deux pays voisins détériorés.

Ce faisant, de moins en moins de Français considèrent que les rapports entre les deux pays s'améliorent (14 % aujourd'hui ; - 15 point par rapport à 2020) lorsque la part de ceux qui pensent que les relations n'ont pas changé diminue également (38 % ; - 13 points).

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Dans l'ensemble, la relation franco-allemande est toutefois jugée bonne par une majorité de sondés (75 %) même si la proportion des Français pensant ainsi a chuté de 9 points par rapport à 2017. 

Des décisions qui fâchent

Longtemps ennemis, la France et l'Allemagne sont étroitement liés depuis 1963 par le «traité de l'Elysée». Ce document fixe la feuille de route de la coopération bilatérale entre Paris et Berlin notamment en matière de politique étrangère, de défense et de culture.

Cependant, plusieurs dossiers sont venus compliquer ces derniers temps les relations de part et d'autre du Rhin. C'est le cas notamment du prix du gaz. En octobre dernier, la France avait pour la première fois acheminé directement du gaz vers l'Allemagne. Mais derrière ce symbole fort de solidarité se livrait en coulisse un bras de fer à l'échelle européenne sur le plafonnement du prix de cette énergie.

La décision unilatérale de l'Allemagne, le 29 septembre dernier, de créer un «bouclier énergétique» de 200 milliards d’euros a également été source de crispation entre Paris et Berlin, et plus largement dans toute l'Union Européenne vis à vis de l'Allemagne. Baptisé «bazooka énergétique», ce dispositif pose en effet un déséquilibre entre les citoyens européens, aucun autre pays de l’UE n’ayant les moyens de financer un tel plan de protection.

Les relations entre la France et l'Allemange sont néanmoins jugées comme «nécessaires pour l'avenir de l'Union européenne et la zone euro» pour 83 % des personnes interrogées, indique le sondage CSA. Et pour 43 % des sondés, il ne s'agit que d'une «mauvaise passe» traversée par les deux pays dans leurs relations. 

Le «moteur» de l'Union européenne

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la France et l'Allemagne ont quoi qu'il en soit été poussés à renforcer leur coopération afin d'afficher l'unité de l'UE derrière Volodymyr Zelensky.

Mercredi, Emmanuel Macron a d'ailleurs reçu son homologue ukrainien à l'Elysée, ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz, lors d'une visite éclair à Paris. 

Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne, du 24 au 30 novembre 2022, sur un échantillon national représentatif de 1.001 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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