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Armement : tout ce qu'il faut savoir sur le projet de sous-marins militaires lancé par les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni

Anthony Albanese, Joe Biden et Rishi Sunak (de gauche à droite) lors de leur discours commun depuis la base navale de San Diego, en Californie, ce lundi 13 mars. [Leah Millis/Reuters]

Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni viennent de sceller un pacte visant à produire les sous-marins à propulsion nucléaires de demain. Voici tout ce que l'on sait sur ce projet de défense porté par les trois pays.

Un projet tripartite «prometteur». Les dirigeants américain, australien et britannique, soit Joe Biden, Anthony Albanese et Rishi Sunak étaient réunis ce lundi à San Diego, en Californie (Etats-Unis), afin de sceller l'Aukus, un accord visant à produire les sous-marins nucléaires du futur. 

«Notre projet renforce pour des décennies la capacité industrielle de nos trois nations à produire et déployer des sous-marins à propulsion nucléaire, il développe notre présence sous-marine dans l'Indo-Pacifique et contribue à la sécurité et à la stabilité mondiales», ont annoncé les dirigeants dans un communiqué commun. Le point sur ce projet ambitieux.

un sous-marin américain 

Le projet concerne principalement la production de nouveaux sous-marins nommés SSN-AUKUS, destinés à la Royal Navy, les forces maritimes de l'armée britannique, et la Royal Australian Navy, son équivalent australien, pour assurer le maintien de la sécurité dans l'Indo-Pacifique. 

Ce chantier doit s'étaler sur plus de quinze ans, selon la déclaration commune des trois chefs d'État, puisque les sous-marins devront être livrés à la marine australienne en 2040, et en 2030 pour la Grande-Bretagne. 

Les États-Unis doivent, dans le cadre de cet accord annoncé en 2021 et conclu hier, livrer trois sous-marins nucléaires de la classe «Virginia» à Canberra, avec la possibilité d'en vendre jusqu'à deux autres si nécessaire, après un vote favorable du Congrès. 

Du personnel australien  

Dès cette année, des «personnels militaire et civil australiens seront intégrés à la marine américaine, à la Royal Navy et aux bases industrielles sous-marines des États-Unis et du Royaume-Uni pour accélérer leur formation», ont promis les responsables politiques. 

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé que ce projet allait «soutenir l'économie australienne pendant des décennies», et permettra la création d'environ «20.000 emplois directs», dans le pays, depuis la base navale de San Diego, ce lundi. 

Les sous-marins SSN-AUKUS seront dotés de technologie britanniques et américaines, déjà présentes pour certaines dans des submersibles utilisés par l'une des plus grandes puissances militaires du monde. 

Une surveillance de l'AIEA 

Ce pacte colossal, qui représente le plus grand «investissement militaire de l'histoire de l'Australie», estimé à plus de 183 milliards de dollars (170 milliards d'euros) selon les médias australiens, sera scruté de près par l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique). 

En effet, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont signé le Traité de non-prolifération nucléaire» (TNP) et doivent par conséquent «signaler les transferts internationaux de matière nucléaire», rappelle l'instance, dont le directeur général a publié un communiqué. 

«A terme, l'Agence doit veiller à ce qu'aucun risque de prolifération n'émane de ce projet», a annoncé Rafael Grossi, promettant de «remplir son mandat de vérification et de non-prolifération de manière impartiale et en toute transparence».

Moscou et Pékin révoltés 

La Russie a accusé ce mardi les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni de prévoir des «années de confrontation en Asie», en réalisant ce pacte international. 

«Le monde anglo-saxon bâtit des structures de bloc comme AUKUS, avançant l'infrastructure de l'Otan en Asie, et faisant sérieusement le pari de longues années de confrontation», a déclaré lors d'un discours à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

De son côté, Pékin a dénoncé une «voie erronée et dangereuse», violant les objectifs du Traité de non-prolifération avec «un risque grave de prolifération nucléaire», par la voix d'un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, au lendemain de la rencontre entre Joe Biden, Anthony Albanese et Rishi Sunak en Californie. 

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