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Guerre en Ukraine : Kiev a besoin de «plus de temps» avant de lancer sa contre-offensive, selon Volodymyr Zelensky

D'après Volodymyr Zelensky les soldats sont «prêts» mais l'armée attend encore certaines livraisons, notamment des véhicules blindés. [Lehtikuva/Heikki Saukkomaa via REUTERS]

Alors que son armée prépare une contre-offensive face à la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu ce jeudi qu'il lui faudrait «plus de temps», notamment pour réceptionner certains équipements.

Au coeur des discussions depuis des semaines, la contre-offensive ukrainienne pourrait bien se faire attendre. Dans une interview à la BBC publiée ce jeudi 11 mai, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a en effet déclaré que Kiev a «encore besoin d'un peu plus de temps» avant de pouvoir lancer cette opération.

D'après les éléments révélés par le chef d'Etat, qui s'exprimait depuis son quartier général, à Kiev, les soldats sont «prêts» mais l'armée attend encore «certaines choses», notamment des véhicules blindés qui «arrivent par lots».

«Avec ce que nous avons déjà, nous pouvons aller de l'avant et, je pense, réussir, a développé Volodymyr Zelensky. Mais nous perdrions beaucoup de monde. Je pense que c'est inacceptable. Nous devons donc attendre. Nous avons encore besoin d'un peu plus de temps.»

D'après le président ukrainien il ne s'agit que d'un report et la contre-offensive est toujours bien prévue. Il met en effet en garde contre le risque d'un «conflit gelé» sur lequel la Russie «compte» selon lui. On ignore pour l'heure quand et où la poussée ukrainienne aura précisément lieu, mais l'objectif est de reprendre du terrain dans les régions de Donetsk et Lougansk, à l'est, ainsi que dans celles de Kherson et Zaporijjia, au sud.

L'enjeu est de taille pour Kiev, qui peut difficilement se permettre d'échouer, au risque de voir le soutien occidental se réduire. Si cela arrivait l'Ukraine, en position de faiblesse, pourrait subir des pressions pour négocier avec la Russie et lui céder des territoires. Auprès de la BBC, Volodymyr Zelensky a purement et simplement refusé cette perspective : «Pourquoi n'importe quel pays du monde devrait-il donner son territoire à Poutine ?».

«Je pense que nous gagnerons d'ici là»

Interrogé sur l'élection présidentielle américaine qui se profile, le chef d'Etat a dit ne pas craindre de perdre le soutien américain si Joe Biden n'était pas réélu. Non seulement parce que l'Ukraine bénéficie selon lui d'un soutien bipartisan au Congrès américain, mais aussi parce que l'échéance lui parait encore lointaine. «Je pense que nous gagnerons d'ici là», a-t-il assuré.

Il a notamment souligné l'impact des sanctions occidentales sur la défense russe, frappée selon lui par une pénurie d'artillerie et un épuisement des stocks de missiles. «Ils en ont encore beaucoup dans leurs entrepôts mais nous voyons déjà qu'ils ont réduit le nombre de bombardements par jour dans certaines régions». 

Volodymyr Zelensky a également profité de cette prise de parole pour nier à nouveau toute implication dans l'attaque de drones dénoncée la semaine dernière par le Kremlin et présentée par Moscou comme une tentative ukrainienne d'assassiner Vladimir Poutine. Pour le président ukrainien, il s'agit d'un coup monté, utilisé comme «excuse» pour attaquer son pays.

«Ils (les Russes, ndlr) cherchent constamment quelque chose qui ressemble à une justification, en disant : "Vous nous faites ceci, alors nous vous faisons cela". Mais ça n'a pas marché. Même pour leur public national, ça n'a pas marché. Même leurs propres propagandistes n'y croyaient pas. Parce que ça avait l'air très, très artificiel».

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