Le prix Fritz Pölking du concours «European Wildlife Photographer of the Year 2023» a été décerné à Jasper Doest pour son exceptionnel reportage sur les éléphants de forêt, une espèce en voie de disparition, au Gabon. Dans la catégorie junior, c'est Mateusz Piesiak qui a été couronné pour son portfolio sur des oiseaux hivernant dans un champ de tournesols en Pologne.
Le jury du prix Fritz Pölking du «European Wildlife Photographer of the Year», compétition dont l'objectif est de mettre en valeur l'excellence des photographes de nature européens, a dévoilé le 15 septembre les lauréats 2023.
Le reportage photo sur les éléphants de forêt au Gabon conçu par le Néerlandais Jasper Doest, a remporté le prix Fritz Pölking 2023 tandis que le portfolio «Sunflowers Paradise» du Polonais Mateusz Piesiak s'est vu attribuer le prix Fritz Pölking Junior 2023.
Créé en hommage à l'Allemand Fritz Pölking, l'un des plus grands photographes animaliers au monde, décédé en 2007, ce prix est décerné chaque année par la Société allemande pour la photographie de nature (GDT) et Tecklenborg-Verlag, dans le cadre du concours European Wildlife Photographer of the Year.
jasper doest - prix fritz pölking 2023
Auréolé de ce prestigieux prix, le magnifique reportage photo de Jasper Doest intitulé «A Fragile Refuge for Forest Elephants», est composé au total de dix images prises dans la forêt tropicale du parc national de la Lopé, au centre du Gabon.
Les forêts du Gabon abritent environ 70 % des éléphants de forêt restants d’Afrique, faisant du Gabon le dernier bastion stable pour cette espèce. Même si la forêt et sa mégafaune sont bien protégées, le changement climatique met en danger l’ensemble de l’écosystème.
Même si la forêt et sa mégafaune sont bien protégées, le changement climatique met en danger l’ensemble de l’écosystème car il affecte la production fruitière dans la forêt tropicale et réduit donc l'approvisionnement alimentaire des pachydermes mais aussi de l'ensemble de la faune. Au cours des 30 dernières années, c'est une baisse de 81 % de la production fruitière dans les forêts de la Lopé qui a été observée par les scientifiques.
Après avoir analysé plus de 2.500 photos prises entre 1997 et 2018, des scientifiques de l'université de Stirling en Ecosse, ont détecté une dégradation à long terme de la condition physique des éléphants du parc national de Lopé. Ce déclin est lié à une diminution régionale de la production fruitière.
Photographe talentueux et multiprimé, Jasper Doest croit sincèrement au pouvoir de la photographie pour provoquer le changement et combler le fossé qui sépare la nature et les humains.
mateusz piesiak - prix fritz pölking junior 2023
Le prix Fritz Pölking junior 2023 vient s'ajouter à celui que Mateusz Piesiak avait décroché en 2018. Le Polonais de 27 ans a déjà à son actif une importante collection de prix et de récompenses dans les compétitions photographiques animalières.
Composé de huit sublimes images, son portfolio intitulé «Sunflowers Paradise» qui met en scène un champ de tournesol peuplé d'oiseaux, a été réalisé en hiver, en Basse-Silésie, dans le sud-ouest de la Pologne.
«Des inondations estivales ont empêché la récolte d'un champ de tournesols et des milliers d'oiseaux, notamment des verdiers d'Europe, des chardonnerets élégants et des pinsons du nord, y ont afflué en hiver. Ce champ a agi comme un aimant pour une multitude d'oiseaux hivernants», a rapporté Mateusz Piesiak.
«Bien que leur plumage coloré en fasse des cibles faciles, lorsqu'ils se nourrissent, leurs couleurs se mélangent à l'environnement, ce qui les rend difficiles à repérer pour les prédateurs. Au contraire de cet oiseau albinos qui fut attaqué par un faucon pèlerin peu de temps après cette prise de vue», a indiqué le photographe polonais.
Mateusz Piesiak a eu son premier appareil photo à l'âge de 13 ans et sa passion pour la photographie n'a cessé de croître depuis. Passionné par les oiseaux, le Polonais souhaite à travers sa pratique photographique partager la beauté du monde dans lequel nous vivons. «Lorsque je photographie des oiseaux discrets, j'apprécie réellement l'expérience d'être assis dans ma cachette - je me sens comme un visiteur au premier rang d'un théâtre, autorisé à assister de près au grand spectacle de la nature», a-t-il déclaré aux organisateurs du concours.