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Des scientifiques parviennent pour la première fois à récupérer de l'ARN du tigre de Tasmanie, une espèce disparue

Des scientifiques parviennent pour la première fois à récupérer de l'ARN du tigre de Tasmanie, une espèce disparue Le dernier tigre de Tasmanie est mort en 1936. [The National Film and Sound Archive of Australia / AFP]

Une équipe de chercheurs a réussi à extraire et à décoder l’ARN du tigre de Tasmanie, molécule qui permet de transférer des informations génétiques dans certains organismes. L’opération a été rendue possible grâce à un échantillon prélevé sur un animal desséché et entreposé au Musée d’histoire naturelle de Stockholm.

C’est un nouvel éclairage qui voit le jour près de 87 ans après la mort du dernier tigre de Tasmanie dans un zoo de Hobart, en 1936. En effet, Mármol-Sánchez, généticien à l’Institut Karolinska de Stockholm et son équipe de chercheurs se sont intéressé à un spécimen, vieux de 130 ans, exposé au Musée d’histoire naturelle de Stockholm. Le thylacine était un marsupial qui ressemblait à un loup. Son pelage de fauve était rempli de rayures sombres depuis les épaules jusqu’à la queue. À partir de l’animal desséché, les chercheurs ont pu récolter six échantillons de peau et de muscles.

Dans un laboratoire, les chercheurs ont ensuite réduit chaque échantillon en poudre et, grâce à un algorithme informatique, ils ont pu comparer les échantillons avec une base de données contenant les génomes de milliers d’animaux, de plantes, de champignons, de bactéries et de virus, y compris le thylacine, connu sous le nom de tigre de Tasmanie.

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Emilio Marmol Sanchez/REUTERS

Selon la revue ScienceNews, les résultats ont conclu qu’environ 70% des séquences trouvées appartenaient d’une manière fiable au thylacine.

Réintroduire le thylacine en Tasmanie

Ainsi, pour la première fois, les chercheurs ont réussi à extraire et à décoder l’ARN de cet animal à l’aide des échantillons qui ont révélé ces morceaux d’ARN. La molécule permet de transférer des informations génétiques dans certains organismes.

Les résultats apportent un nouvel éclairage sur la biologie du thylacine et pourraient aider dans les efforts visant à sauver le marsupial de l'extinction. «L’équipe a également découvert plus de 250 molécules d’ARN courtes spécifiques à la thylacine, appelées microARN. Ces séquences d'ARN régulent le fonctionnement cellulaire», explique Mármol-Sánchez. «Ce sont les policiers de la cellule», ajoute-t-il.

«Les résultats sont doublement impressionnants, étant donné que le spécimen a été conservé à température ambiante plutôt que dans des conditions stériles ou congelées», affirme Andrew Pask, biologiste du développement à l'Université de Melbourne en Australie. En modifiant les gènes des plus proches parents vivants du tigre de Tasmanie, les chercheurs espèrent ainsi dans un avenir proche ramener l’animal en Tasmanie.

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