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Attaque de Southport : il y a un an, le meurtre de trois fillettes par un adolescent déclenchait des émeutes anti-immigration dans le sud de l'Angleterre

Peu après le drame, de nombreux habitants de Southport se sont rendus sur les lieux pour déposer des fleurs et des peluches en hommage aux victimes. [Belinda Jiao / REUTERS]

Le 29 juillet 2024, un adolescent britannique d'origine rwandaise âgé de 17 ans, Axel Rudakubana, tuait trois fillettes et blessait dix autres personnes, dont huit enfants, lors d'une attaque au couteau. Ce drame, qui avait marqué le Royaume-Uni, a déclenché dès le lendemain une vague violences contre l'immigration.

Un drame dont les répercussions se font encore ressentir un an plus tard. Le lundi 29 juillet 2024, l'une des pires attaques à l'arme blanche perpétrées sur le sol britannique a frappé la ville de Southport, une cité balnéaire située dans le nord-ouest de l'Angleterre.

Peu avant midi, Axel Rudakubana, un jeune britannique d'origine rwandaise âgé de 17 ans, s'est rendu dans une école de danse et de yoga qui organisait une activité sur le thème de Taylor Swift. Un véritable déferlement de violence a alors eu lieu dans les locaux de l'établissement.

Southport et le Royaume-Uni profondément choqués

Armé d'un couteau, il a tué trois fillettes âgées de 9, 7 et 6 ans, puis blessé dix personnes, dont huit enfants, avant d'être maîtrisé par les forces de l'ordre. Immédiatement, les habitants de la commune et l'ensemble du pays ont été profondément choqués par ce terrible drame.

«Hier, les rues étaient si calmes, vous pouviez sentir la tristesse et le malheur. Aujourd'hui, c'est le contrecoup et le choc», avait confié David Jenkins, écrivain et habitant du quartier où ont eu lieu les faits. «Rien de tel n'est arrivé ici avant. Et l'impact, comme vous pouvez le voir, est gigantesque. Cela touche tout le monde», avait soufflé une voisine.

La chanteuse Taylor Swift avait également fait part de son émotion avant que ses fans ne créent une cagnotte en ligne pour soutenir les familles des victimes. Le roi Charles III avait aussi fait le déplacement pour rencontrer ces dernières.

De nombreuses émeutes anti-immigration ont éclaté

Dès le lendemain de l'attaque meurtrière, de violents affrontements entre manifestants et policiers ont alors éclaté à Southport, en particulier à proximité de la mosquée locale, prise pour cible.

S'est ensuivi plusieurs semaines d'émeutes racistes et islamophobes dans de nombreuses villes en Angleterre et en Irlande du Nord, attisées par des agitateurs d'extrême droite sur fond de rumeurs en ligne concernant le suspect. Présenté initialement comme un demandeur d'asile musulman arrivé par bateau, il était en réalité né à Cardiff, au Pays de Galles, dans une famille d'origine rwandaise sans aucun lien avec l'islam.

Ces violences, qui ont constitué la première crise importante pour le Premier ministre Keir Starmer, en poste depuis moins d'un mois à l'époque, avait cessé au milieu du mois d'août 2024. Au total, plus de 900 personnes avaient été arrêtées et plus de 450 inculpées pour violences ou incitation à la haine en ligne.

Un geste toujours inexpliqué

Plusieurs mois plus tard, le 23 janvier 2025, Axel Rudakubana a été condamné à une peine de 52 ans de prison, sa minorité lors des faits l'empêchant d'écoper d'une peine d'emprisonnement à la perpétuité incompressible.

«La sanction prononcée par le juge est la deuxième plus longue peine infligée par les tribunaux dans l'histoire de l'Angleterre. Il ne sera probablement jamais libéré et passera le reste de sa vie en prison», avait expliqué Lord Hermer, le conseiller juridique du gouvernement.

Tout au long du procès, il n'a jamais pu expliquer son geste, le parquet démontrant néanmoins que son obsession pour la violence et sa fascination pour le meurtre n'étaient pas motivées par une idéologie particulière, rejetant ainsi les suspicions de terrorisme islamiste.

Depuis le début de l'été, à l'approche du premier anniversaire de la tragédie, de nouvelles émeutes ont enflammé le Royaume-Uni. En juin dernier, la ville de Ballymena, en Irlande du Nord, a connu plusieurs nuits de violences xénophobes.

Lundi 21 juillet, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à Diss, dans l'est de l'Angleterre, pour réclamer la fermeture d'un autre hôtel hébergeant des demandeurs d'asile, et dimanche 26 juillet, des centaines de manifestants anti-migrants ont fait face à des contre-manifestants pendant plusieurs heures à Epping, au nord de Londres.

«Malheureusement, nous risquons de voir davantage d'émeutes racistes cet été», avait expliqué le politologue britannique Aurelien Mondon à l'AFP. «Un bon nombre des manifestations auxquelles nous assistons ne sont pas le fruit de mouvements implantés localement» mais de «groupes d'extrême droite» qui se coordonnent plus facilement grâce «aux réseaux sociaux», avait-il expliqué.

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