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La question du FN en toile de fond de la campagne

Qu'elle soit dirigée par Jean-François Copé ou François Fillon, l'UMP va rester confrontée au casse-tête de son positionnement face au Front national, avec un équilibre délicat à trouver entre le refus d'alliance et la volonté de s'adresser aux électeurs frontistes.[AFP] Qu'elle soit dirigée par Jean-François Copé ou François Fillon, l'UMP va rester confrontée au casse-tête de son positionnement face au Front national, avec un équilibre délicat à trouver entre le refus d'alliance et la volonté de s'adresser aux électeurs frontistes.[AFP]

Qu'elle soit dirigée par Jean-François Copé ou François Fillon, l'UMP va rester confrontée au casse-tête de son positionnement face au Front national, avec un équilibre délicat à trouver entre le refus d'alliance et la volonté de s'adresser aux électeurs frontistes.

Lors de leurs déplacements sur le terrain, les candidats briguant la tête de l'UMP sont désormais régulièrement confrontés à des militants qui leur demandent clairement "pourquoi on ne s'allie pas au FN ?".

Dans un récent sondage de l'Ifop (9-13 août) portant sur 400 sympathisants UMP, 52% se déclaraient favorables à des accords UMP-FN aux élections locales.

"Cela traduit une inquiétude sur nos forces qui n'a pas lieu d'être", explique à l'AFP Bruno Le Maire, qui nourrit l'espoir d'une candidature. "Les militants se demandent si l'addition des forces avec le FN n'est pas la meilleure façon de reprendre le pouvoir rapidement", poursuit-il, mais "je pense évidemment l'inverse, car au contraire cela soustraira nos forces et sera un geste de faiblesse". "Quand on tient un discours clair, les gens comprennent, mais ça prend du temps, c'est sûr", confie l'ancien ministre.

 

La même ligne rouge pour tous

Chez tous les candidats, une même ligne rouge: "il n'y aura pas d'accord avec le FN". Pour autant, aucun ne se risque vraiment à entamer un droit d'inventaire sur la stratégie de droitisation opérée par Nicolas Sarkozy et ses tentatives, plus ou moins fructueuses, de siphonnage des voix frontistes.

"Si on fait un droit d'inventaire sur la droitisation de l'UMP, on fait un droit d'inventaire sur Sarkozy. Aujourd'hui, c'est totalement impossible car sa popularité est extrêmement forte chez les militants", relève Christian Delporte, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Versailles.

Prônant une "droite décomplexée", titre de son futur manifeste, Jean-François Copé joue à fond la carte sarkozyste et son pendant, le "ni FN"-"ni front républicain". "Il est hors de question que j'appelle à voter pour le PS qui s'allie sans aucun scrupule avec l'extrême gauche des Verts et de Jean-Luc Mélenchon qui n'a rien à envier à l'extrême droite", a-t-il encore expliqué la semaine dernière dans le Figaro Magazine, un message qu'il a l'habitude de marteler devant des militants applaudissant à tout rompre.

 

Un équilibre délicat

Quant à François Fillon, il a récemment repris ce parallèle dans un entretien au Point, avant de déclarer que les valeurs qu'il portait, autorité ou respect, étaient compatibles "avec la grande majorité des électeurs du FN". "Mais peut-on s'allier avec un parti qui prône la fin de l'euro, promet la baisse du prix du pétrole, l'augmentation immédiate de tous les salaires et le retour à la retraite à 60 ans?", a aussi demandé l'ancien Premier ministre, sans citer l'immigration parmi les chiffons rouges.

Cet équilibre délicat, l'UMP y est désormais "condamnée", selon le politologue Philippe Braud, professeur à Sciences-Po Paris et chercheur associé au Cevipof.

"Dans la conjoncture actuelle, l'UMP version Copé ou Fillon va devoir continuer à ne pas choisir entre l'alliance, qui lui ferait trop perdre vers le centre ou la gauche, et une politique agressive d'ostracisation du FN, qui lui ferait perdre du côté de certains militants et de la frange droite de son électorat", explique-t-il.

 

Au FN, on compte bien profiter du dilemme

"Publiquement, ils ne veulent pas d'accord. Mais leur base pousse et il y a une réelle fracture entre les dirigeants de l'UMP et les sympathisants", assure le vice-président du Front national, Louis Aliot. "Si l'UMP a choisi d'être l'aile droite du PS, nous, nous continuerons à nous adresser à leurs électeurs", promet-il.

 

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