![Harlem Désir s'exprime lors de la Fête de la rose, le 16 septembre 2012 à Ingre [Alain Jocard / AFP/Archives]](http://static.cnews.fr/sites/default/files/directmatin/image_placeholder_rect_basic.gif "Harlem Désir s'exprime lors de la Fête de la rose, le 16 septembre 2012 à Ingre [Alain Jocard / AFP/Archives]")
Les militants socialistes sont appelés jeudi à se prononcer sur cinq textes politiques en vue du prochain congrès du PS, un vote sans grand suspense, le texte d'Harlem Désir soutenu par le gouvernement et les ténors du parti devant l'emporter aisément.
Les inconnues du scrutin, qui aura lieu dans chaque section jeudi de 17h à 22h, résident plutôt dans la participation et dans le résultat obtenu par le texte de "rassemblement" à vocation majoritaire d'Harlem Désir, élaboré par l'ancienne patronne du PS, Martine Aubry, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Parmi les quatre autres motions, celle de l'aile gauche du PS, qui demande une renégociation du traité budgétaire européen, conduite par Emmanuel Maurel, devrait arriver en deuxième position.
S'agissant de la participation, plusieurs personnalités du parti ont multiplié les appels aux militants à voter, redoutant un manque d'intérêt, faute d'enjeux véritables. Harlem Désir a déjà été désigné mi-septembre comme dauphin de Mme Aubry et sa motion, "Mobiliser les Français pour réussir le changement", a toutes les chances de l'emporter.
"Un nombre certain de camarades pensent" qu'après la présidentielle et les législatives, "l'essentiel" est fait et que le congrès de Toulouse, du 26 au 28 octobre, est "quasiment un congrès administratif. C'est une erreur!", s'est alarmé Alain Bergounioux, un cadre du parti. "Les militants, a-t-il souligné, ne sont pas des spectateurs" de l'action gouvernementale.
Le score de la motion Désir - co-signée par tous les ministres socialistes, les chefs de file au Parlement et autres ténors - sera également analysé de près.
D'une part parce qu'il permettra de voir combien pèse l'exécutif au sein du Parti socialiste.
D'autre part, parce que Harlem Désir escompte un résultat aussi élevé que possible pour asseoir définitivement sa légitimité chez les socialistes, certains d'entre eux restant échaudés par le mode de désignation du Premier secrétaire, qu'ils jugent avoir été peu démocratique. Le comble, pour eux, c'est qu'Harlem Désir, préféré à Jean-Christophe Cambadélis, son challenger, est en outre.... déjà en fonction, ayant dû assurer l'intérim après le départ précipité de Martine Aubry.
Enfin, parce que selon les règles du parti, les postes au sein des instances dirigeantes, comme le Conseil national (parlement du parti) ou le bureau national (direction), se répartissent en fonction du score obtenu (à la proportionnelle) par les différentes motions.
Plusieurs voix se sont élevées toutefois pour regretter, là encore, que les jeux soient déjà faits, estimant que la distribution des postes a été officieusement négociée mi-septembre.
Que ce soit sur la participation ou les résultats des différentes motions, la prudence est de mise au PS, qui n'avance aucun chiffre.
Rémi Féraud, premier secrétaire de la fédération de Paris, espère une "bonne participation" mais ne pense pas qu'elle sera "massive".
Les promoteurs de la motion de l'aile gauche, "Maintenant la gauche, le social au coeur", entendent réaliser un score à "deux chiffres".
Les trois autres motions sont "Question de principes", menée par Juliette Méadel, "Oser. Plus loin, plus vite", avec Stéphane Hessel pour premier signataire, et "Toulouse, mon congrès", de Constance Blanchard.
Les premiers résultats devraient être connus dans la nuit de jeudi à vendredi ou vendredi matin, selon le PS.
Les militants voteront ensuite, le 18 octobre, pour choisir le futur patron du PS: en théorie, ils auront à départager les premiers signataires des deux textes arrivés en tête jeudi. Là encore, le suspense paraît minime.
Le congrès de Toulouse, le premier du PS depuis la victoire de mai après dix ans d'opposition, clôturera le processus, en définissant le rôle du parti, que les ténors socialistes veulent de soutien au gouvernement, mais aussi de promotion de nouvelles idées et de transmission des aspirations de la société.