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Mariage homo : le 1er article voté, les anti défilent

Manifestation à Marseille contre le mariage homosexuel, le 2 février 2013 [Boris Horvat / AFP] Manifestation à Marseille contre le mariage homosexuel, le 2 février 2013 [Boris Horvat / AFP]

L'Assemblée nationale a adopté samedi l'article 1er du projet sur le mariage homosexuel, le plus important, celui qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe, et quelques heures plus tard des dizaines de milliers d'opposants au texte ont manifesté dans toute la France.

Après la démonstration de force du 13 janvier à Paris (1 million ou 340.000 personnes selon les organisateurs ou la police), une nouvelle manifestation nationale est programmée pour le 24 mars dans la capitale.

Samedi, la police a annoncé avoir compté à 16H00 environ 80.000 personnes dans 80 rassemblements ou défilés.

De leur côté les députés, qui vont continuer à débattre dimanche, ont adopté par 249 voix contre 97 l'article 1er puis ont refusé que des maires puissent invoquer "une clause de conscience" pour refuser de célébrer des mariages.

Sans surprise, les socialistes, écologistes, radicaux de gauche et Front de gauche ont voté pour le texte. Les députés UMP ont voté contre - sauf Franck Riester - ainsi que les députés centristes UDI présents.

Deux femmes manifestent pour le mariage homosexuel, le 27 janvier 2013 à Paris [Thomas Samson / AFP]
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Deux femmes manifestent pour le mariage homosexuel, le 27 janvier 2013 à Paris
 

Les députés ont guerroyé sur le fait que le projet permettra à un étranger de contracter un mariage homosexuel en France, même si la loi de son pays l'interdit.

La majorité a ensuite rejeté des dizaines d'amendements de l'opposition, proposant qu'un officier d'état civil puisse "refuser de célébrer un mariage".

François Hollande avait reconnu en novembre, devant le congrès des maires de France, "une liberté de conscience" aux maires, avant de revenir en arrière, ont rappelé à l'envi les députés UMP.

Dans la soirée, la gauche a repoussé une série d'amendements des députés UMP proclamant que "l'intérêt supérieur de l'enfant est de vivre prioritairement auprès de son père et sa mère biologiques" et que "nul n'a de droit à l'enfant".

"Quel message donnez-vous à tous les enfants issus d'autres familles ? Aux enfants adoptés ? A ceux nés de la PMA (procréation médicalement assistée) ? Ayant des parents divorcés ou vivant dans des familles monoparentales ?" leur a rétorqué Erwann Binet.

Manifestation à Paris contre le mariage homosexuel, le 2 février 2013 [Francois Guillot / AFP]
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Manifestation à Paris contre le mariage homosexuel, le 2 février 2013
 

Des députés UMP ont aussi proposé, sans être suivis par la majorité, d'autoriser la célébration de mariages religieux sans qu'ils soient précédés de mariages civils.

Peu avant la fin de la séance, à 02H00 du matin, un incident a opposé le député UMP Alain Leboeuf qui avait fait référence aux "Français normaux", déclenchant un tollé à gauche, en particulier de la part du socialiste Bernard Roman qui lui a fait signe de se taire, un geste jugé "inacceptable" par le chef de file des députés UMP, Christian Jacob.

Le débat sur les mères porteuses - la gestation pour autrui (GPA)- est revenu dans la discussion, non, pour une fois, du fait des députés UMP qui en font un cheval de bataille, mais des écologistes.

Un amendement du député EELV Sergio Coronado, finalement retiré, proposait de transcrire dans l'état civil français l'acte de naissance d'un enfant "établi par une autorité étrangère dont le droit national autorise la gestation ou la maternité pour autrui".

La ministre de la Justice Christiane Taubira lors du débat sur le mariage homosexuel à l'Assemblée, à Paris, le 29 janvier 2013 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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La ministre de la Justice Christiane Taubira lors du débat sur le mariage homosexuel à l'Assemblée, à Paris, le 29 janvier 2013
 

Mme Taubira, dont la circulaire controversée concerne la nationalité et non l'état civil, s'y est opposée car "il n'est pas question d'accepter la moindre éraflure à l'interdiction de la GPA".

Les députés étaient venus en nombre dans l'hémicycle, ainsi que plusieurs ministres, dont Marisol Touraine (Santé), que l'UMP a interpellée en vain à plusieurs reprises sur la GPA.

Plusieurs parlementaires UMP, dont Christian Jacob et Hervé Mariton, sont venus apporter leur soutien aux quelque 6.500 manifestants (chiffre de la police) qui s'étaient rassemblés sur l'esplanade des Invalides.

Les opposants, réunis à l'appel du collectif "La Manif pour tous", étaient par ailleurs environ 15.000 à Versailles selon la police, 1.600 à 5.000 à Lyon selon les sources, plusieurs milliers sur le Vieux-Port à Marseille, ainsi qu'à Rennes, Nantes ou Toulouse.

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