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Priorité à l'économie pour le gouvernement

Emmanuel Macron et Manuel Valls Le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron et le Premier ministre Manuel Valls. [ALAIN JOCARD / AFP]

Après la défaite subie aux départementales, le gouvernement redouble d’efforts pour doper la croissance et réduire le taux de chômage.

 

Surtout, ne pas perdre de temps. Dès dimanche soir, après la ­défaite aux élections départementales, Manuel Valls avait donné le ton : "Mon gouvernement redoublera d’énergie, avec comme priorité l’emploi, l’emploi, l’emploi."

Un leitmotiv repris toute cette semaine par différents membres de l’équipe gouvernementale, du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, à celui du Travail, François Rebsamen.

Bien décidé à accélérer sur les volets économiques et sociaux, l’exécutif se heurte néanmoins au scepticisme, voire à l’hostilité, d’une partie de la gauche.

 

"Lever la peur de l’embauche"

Si Manuel Valls ne révélera ses mesures que mercredi prochain, lors d’un séminaire gouvernemental extraordinaire, les axes de travail du gouvernement ont déjà été dévoilés.

Le premier concerne les ­accords de maintien dans l’emploi, outil dégainé en 2013 pour permettre aux ­entreprises de s’adapter à la conjoncture en jouant sur le temps de travail et la ­rémunération des salariés. Alors que François Rebsamen et Emmanuel Macron rencontrent aujourd’hui les partenaires sociaux pour dresser le bilan de ces accords, ils devraient leur demander des propositions pour aller plus loin.

Le gouvernement veut également favoriser la création d’emplois dans les ­petites et moyennes entreprises en "levant" la "peur de l’embauche" qui, selon Manuel Valls, paralyse les patrons. Pour ce faire, le Premier ministre s’est dit favorable à une réforme du contrat de travail. Une mesure réclamée par le président du Medef, Pierre Gattaz, qui prône un "contrat sécurisé" mentionnant des "raisons de licenciement". Raisons que le salarié ne pourrait pas contester une fois le document signé.

Enfin, l’investissement est au cœur des priorités de l’exécutif. Emmanuel Macron a ainsi plaidé ce jeudi 2 avril sur BFM, pour "des mesures de simplification" afin de pousser les PME à mettre la main à la poche. François Hollande, en déplacement vendredi 3 avril dans l’Oise, doit aussi faire "des annonces en lien avec l’investissement", a précisé l’Elysée.

 

Cacophonie à gauche

En dépit de son volontarisme affiché, l’exécutif semble ne pas avoir ­accordé tous ses violons. D’abord annoncée par le ministre de l’Economie lui-même lundi, une possible "loi Macron 2" a été démentie mercredi par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Quant à la refonte du contrat de travail prônée par Manuel Valls, elle s’est heurtée à la réticence de François Rebsamen, qui a dit ne pas vouloir être "le ministre qui réformera le contrat de travail", en tout cas "pas sans les partenaires ­sociaux".

L’exécutif doit en outre composer avec l’hostilité d’une partie de la gauche. Interviewé dans Les Echos mercredi, l’ancien patron de Bercy, Arnaud Montebourg, l’a ainsi accusé de "mener une politique qui étouffe l’économie".

Quant à Martine Aubry, elle a demandé des "signes forts" de réorientation de la politique économique. Dans ce contexte, il n’est pas certain que les gages donnés par Manuel Valls, notamment la promesse de ne pas s’attaquer au CDI, suffisent à rassurer son propre camp. 

 

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