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Mort de Michael Cimino : de l’enfer au paradis, une œuvre géniale en héritage

Le réalisateur américain Michael Cimino. [GABRIEL BOUYS / AFP]

Le réalisateur américain Michael Cimino, décédé samedi 2 juillet à l'âge de 77 ans, restera dans les mémoires comme un cinéaste atypique et iconoclaste. En moins de dix films, de «Voyage au bout de l'enfer» à «L'année du dragon», son oeuvre et sa personnalité auront marqué au fer rouge le cinéma américain.

Né le 3 février 1939 à New York (Etats-Unis), Michael Cimino est rapidement qualifié de «petit prodige de Long Island». Et pour cause, diplômé en art au sein de l'université d'état du Michigan, il poursuit ensuite ses études à Yale en se spécialisant dans le théâtre et l'architecture. Or, c'est du côté des agences publicitaires de Madison Avenue (New York), notamment dépeintes dans la série «Madmen», qu'il débute sa carrière en réalisant quelques spots publicitaires.

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Plus tard, en 1972, Michael Cimino investit le cinéma, en signant les scripts de «Silent Running» et de «L'Inspecteur Harry». Deux ans plus tard, il passe derrière la caméra pour la première fois et réalise «Le Canardeur», un «road movie» avec Clint Eastwood au casting. 

La consécration avant la chute

1978 marque un tournant dans la carrière de Michael Cimino. Doté d'un budget important et d'acteurs confirmés sous sa houlette (tels que Robert de Niro), le réalisateur met en scène le désormais classique «Voyage au bout de l'enfer».

Premier film traitant de la guerre du Vietnam, la fiction de par sa puissance lyrique, consacre Cimino comme un cinéaste inspiré. Immense succès critique et public, le film décroche cinq Oscars, dont celui de meilleur film et de meilleur réalisateur

L'échec de «La porte du paradis»

Pour son troisième film, Michael Cimino souhaite réaliser le western ultime. Fort du succès de «Voyage au bout de l'enfer», il obtient un budget de 12 millions de dollars et a carte blanche pour réaliser sa vision.

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Mais «La porte du paradis», sorti en 1980, fut à l'inverse de son précédent long-métrage un fiasco commercial et critique qui précipita la faillite de la société de production United Artists. Cette dernière finançait le film et a été par la suite revendu à MGM. Durant le tournage, le cinéaste a multiplié les prises de vues, augmentant sensiblement les coûts de production, et imposé Isabelle Huppert contre l'avis général entraînant de vives tensions entre lui et ses mécènes. 

Surtout, son obsession du détail le pousse à détruire et reconstruire des décors entiers afin d'obtenir l'effet escompté. Suite à la pression de United Artists, le montage final de «La porte du paradis» est réduit à 3h39 au lieu des 5 heures initiales mais le film coûte finalement la bagatelle de 44 millions de dollars. Un fiasco financier. La vidéo ci-dessous retrace en détail les tenants et les aboutissants de cet échec retentissant qui a fait de lui un paria à Hollywood

FILM WARS #7 - La Porte du Paradis (1980) par LeFossoyeurDeFilms

En 2012, une nouvelle version «director's cut» du film est présentée à la Mostra de Venise et réhabilite l'oeuvre de Michael Cimino. 

Fin de carrière et décès

Après cela, l'ex prodige de Long Island met 5 ans pour revenir à la réalisation. Il passera ainsi encore quatre fois derrière la caméra, notamment pour «L'année du dragon» sorti en 1995 et «The Sunchaser», son ultime réalisation (1996). Micheal Cimino est décèdé le 3 juillet 2016 à Los Angeles. Depuis, le monde du cinéma lui a rendu de multiples hommages. Robert de Niro, entre autres, a salué la mémoire de ce cinéaste de légende. «Notre travail ensemble est quelque chose dont je me souviendrai toujours. Il va beaucoup manquer», a déclaré l'acteur. Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes et Thierry Fremeaux, délégué général du Festival lui ont également rendu hommage.  

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