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Covid-19 : les bébés nés durant le confinement sont «plus lents à franchir la plupart des étapes de la vie», selon une étude

93 % des bébés étudiés et nés durant le confinement ne pouvaient montrer du doigt des personnes ou des objets quelconques. [Aditya Romansa / Unsplash]

Selon une étude irlandaise, les nourrissons nés durant le premier confinement lié au Covid-19 sont plus lents à franchir la plupart des étapes de leur vie. Ils sont ainsi moins susceptibles de parler, de montrer du doigt ou de faire des signes de la main à 12 mois.

Des résultats inquiétants. Les bébés nés pendant le premier confinement ont franchi moins d’étapes de développement à l’âge d’1 an que ceux qui sont nés avant la pandémie. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude irlandaise relayée par le journal britannique The Guardian.

En effet, durant l’année 2020, 600.000 bébés sont nés en Grande-Bretagne, 60.000 autres en Irlande et 740.000 en France. Mais ces nourrissons ont vu le jour lorsque les restrictions liées au Covid-19 étaient en place mettant un coup de frein à de nombreuses activités sociales, comme les activités en crèche ou les câlins avec les grands-parents.

Ce faisant, les psychologues et scientifiques se sont intéressés à l’impact que pouvait avoir un tel isolement sur le développement social des nourrissons nés durant cette période.

«Au cours des six premiers mois, les familles [que nous avons étudiées] n'étaient en contact qu'avec quatre autres personnes en dehors du cocon familial, en moyenne, et lorsqu'ils atteignaient 12 mois, un bébé sur quatre n'avait pas rencontré un autre enfant de son âge», a déclaré le docteur Susan Byrne, neurologue pédiatrique au Royal College of Surgeons en Irlande.

94% des nourissons ne pouvaient pas dire «au revoir»

Publiée sur le site du British Medical Journal, l'une des principales revues médicales britanniques, cette étude a montré que 93 % des bébés nés à cette période ne pouvaient montrer du doigt des personnes ou des objets quelconques tandis que 94 % n’étaient pas capables de dire «bye-bye» (au revoir).

«Beaucoup de ces bébés étaient à la maison et ne voyaient pas beaucoup de gens sortir, ce qui signifie qu'il n'y aurait eu personne à qui ils pouvaient dire "au revoir"», explique Susan Byrne.

«Les bébés ont aussi tendance à pointer du doigt lorsqu'ils voient de nouvelles choses qu'ils veulent, mais s'ils ne sortaient pas, ils auraient déjà connu tout ce qui se trouve dans leur environnement», a-t-elle ajouté.

Un retard rattrapable

Pour la neurologue pédiatrique, rien n’est cependant perdu. En effet, étant donné que les différences sont minimes, les parents peuvent aider les tout-petits à rattraper leur retard, notamment en leur lisant des contes ou des livres ou en leur parlant régulièrement.

«Les bébés sont résilients et curieux par nature, et il est très probable qu'avec la réapparition des rapports sociaux, leurs compétences en communication sociale s'amélioreront», appuie Susan Byrne.

«Cependant, cette cohorte et d'autres devront être suivies jusqu'à l'âge scolaire pour s'assurer que c'est bien le cas», a-t-elle conclu.

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