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Journée mondiale contre le sida : un vaccin français «prometteur» contre le VIH pourrait bientôt voir le jour

72 volontaires situés en France ou en Suisse se sont vu injecter trois doses préventives, dont la réponse immunitaire s'est avérée «intéressante» pour les chercheurs. [ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP]

Après dix ans d’études, le directeur de l’Institut de recherche vaccinale, le Professeur Yves Lévy, a confié au Parisien les résultats «prometteurs» d’un nouveau vaccin préventif contre le VIH, testé sur plusieurs volontaires.

Un nouvel espoir renaît dans la lutte contre le VIH alors que ce jeudi 1er décembre marque la Journée internationale de lutte contre le sida. Dans une interview accordée au Parisien, le Professeur d’immunologie Yves Lévy a ainsi confié plusieurs détails concernant l’élaboration d’un vaccin préventif «prometteur» contre la maladie.

Ce nouveau vaccin, toujours en phase de test, a été administré à une cohorte de 72 volontaires, situés en France ou en Suisse, lesquels se sont vu injecter trois doses préventives.

À l’issue d’un suivi d’une année post-injection sur ce public volontaire - qui n’était pas à risques -, Yves Lévy rapporte que le vaccin a été «bien toléré», et a induit «une réponse immunitaire intéressante». «C’est énorme ! On vient de passer une étape cruciale», a-t-il salué à l’issue des deux premières phases de test.

Cependant, une inconnue demeure : «Certes le corps réagit mais est-ce que sa défense va permettre de le protéger réellement lorsqu’il sera infecté par le VIH ? On ne le sait pas encore», a-t-il poursuivi. Le directeur du VRI préconise donc la réalisation d’une troisième phase de test, dédiée cette fois aux groupes les plus exposés au VIH.

Seul le verdict de celle-ci saura déterminer l'efficacité réelle de ces doses d’essai. Il faudra attendre deux à trois ans pour le savoir. Ces résultats concluants sont dus à une nouvelle technologie, qui a permis aux scientifiques d’appréhender le virus d’une façon totalement inédite : «Vu la complexité du VIH, on s’est dit qu’il fallait le combattre différemment. Ces dernières années, on a longuement étudié son fonctionnement», a déclaré Yves Lévy.

Viser les cellules les plus proches des microbes pénétrants

Concrètement, les scientifiques ont ciblé les cellules dendritiques. Celles-ci font partie du système immunitaire et sont impliquées dans le déclenchement des réponses défensives de l'organisme.

Ces cellules dendritiques se trouvent partout (dans la peau, les bronches, les muqueuses, le tube digestif). Elles sont capables de capter, en premier, les microbes, qui pénètrent dans l’organisme, et ce sont elles qui envoient les ordres au système immunitaire, lorsque le vaccin est administré dans l’organisme.

Ainsi, l’injection leur envoie directement l’information aux cellules dendritiques, «grâce à une sorte de missile, un anticorps qui cible un récepteur à la surface de ces cellules, sur lequel on a accroché des fragments de virus. Les voilà immédiatement activées», a détaillé Yves Lévy.

La méthode expliquée par l'expert en immunologie est aussi utilisée pour lutter contre d’autres virus : «À chaque fois, on garde le système du missile mais on change les fragments de virus que l’on veut cibler, autrement dit, on modifie la cartouche, l’arme reste la même», a-t-il précisé.

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