Les personnes atteintes de dermatillomanie ont un besoin obsessionnel de se triturer la peau. Ce trouble compulsif touche environ 900.000 personnes en France.
Gratter, percer, pincer, frotter... Aussi appélée trouble d'excoriation, la dermatillomanie se traduit par une envie incontrôlable et répétée de triturer sa peau. Peu connu, ce TOC (trouble obsessionnel compulsif) apparaît généralement à l’adolescence et toucherait 900.000 personnes en France, majoritairement les femmes.
Les personnes concernées ne peuvent pas s’empêcher d’inspecter minutieusement l’état de leur peau et d’enlever la moindre imperfection, réelle ou perçue. En effet «il arrive que cette imperfection soit vraiment là, mais la plupart du temps elle est imaginaire», souligne le psychanalyste et psychothérapeute Rodolphe Oppenheimer.
Le patient est en quête de la moindre croute à gratter ou du moindre petit point noir ou bouton à percer, induisant des plaies et des cicatrices. Les parties du corps concernées sont généralement le visage, le ventre, épaules, le cuir chevelu, la nuque, les mains, mais aussi la zone pubienne.
Ce rituel de triturage peut durer des heures et apporte une sorte de soulagement. Toutefois, une fois que la crise est terminée, «un sentiment de culpabilité et de honte envahit l'individu», note le spécialiste, soulignant qu'il «aura tendance à en cacher les stigmates en les dissimulant sous du maquillage ou des habits».
Quels traitements ?
Ce genre de comportement est dû à «des troubles nerveux, des troubles de l’anxiété ou des dépressions», souligne-t-il. Et pour y faire face, il existe plusieurs traitements. «Dans un premier temps, «il faut entreprendre un traitement dermatologique afin de guérir les plaies de la peau». Ensuite, «cela devra s’accompagner d’une psychothérapie».
En effet, «il est nécessaire de savoir quels sont les facteurs qui déclenchent la crise. Ceux-ci peuvent être d’origine physique ou émotionnelle. Des traitements médicamenteux tels que les antidépresseurs pourront aussi être prescrits par un médecin».