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Les pieuvres femelles jettent des coquillages sur les mâles trop insistants, selon une étude

Leur riposte est si élaborée, qu'elles peuvent s'armer également de vase ou d'algues. [Photo d'illustration / FREDERIC J. BROWN / AFP].

C'est désormais prouvé scientifiquement : les pieuvres femelles ont du caractère et ne se laissent pas faire. Une équipe de chercheurs australiens, américains et canadiens a ainsi mis en évidence le fait qu'elles jetaient des coquillages sur les mâles qui se montrent trop insistants lors des tentatives d'accouplement.

Dans leur étude, disponible en preprint (avant relecture par les pairs) sur le site reconnu Biorxyv.org, les scientifiques expliquent que pour arriver à cette conclusion, ils ont analysé plusieurs vidéos, dont des images tournées au large de l'Australie.

Sur celles-ci, les céphalopodes «utilisent de manière coordonnée leurs bras et les jets d’eau de leur siphon, ce qui a pour effet de projeter de force des matériaux par la colonne d’eau, frappant parfois d’autres pieuvres».

Concrètement, les pieuvres femelles n'utilisent donc pas seulement des pierres pour éloigner leurs congénères mâles. Leur riposte est en effet si élaborée, qu'elles peuvent s'armer également de vase ou d'algues.

Et si les mâles peuvent parfois adopter ce genre de comportement, cela se fait dans des proportions nettement moindres, preuve que les femelles savent mieux se tenir. D'ailleurs, dans une séquence enregistrée en décembre 2016, les scientifiques ont vu un seul poulpe femelle viser un mâle particulièrement lourd à dix reprises.

Les mâles esquivent mais ne répliquent pas

Cinq de ses jets ont touché un mâle qui avait tenté plusieurs fois de s’accoupler avec elle. «Les dix lancers de la femelle étaient entièrement ou partiellement des lancers de vase. Dans un cas, les mouvements préparatoires de la femelle incluaient une rotation vers le mâle… le plaçant directement dans la trajectoire du lancer», écrivent les chercheurs, dans leur publication relayée par le quotidien britannique «The Independent».

Plus étonnant encore, les scientifiques ont également constaté que le mâle tentait parfois d’esquiver le jet, mais jamais de répliquer. «Dans les deux premiers cas, la cible s’est baissée après le lancement. Dans les deux derniers, elle s’est baissée avant le jet, pendant les mouvements préparatoires du lanceur», peut-on encore lire.

Dans d’autres cas, les scientifiques ont remarqué que certaines pieuvres mâles levaient les bras en direction du lanceur mais n’esquivaient pas. Parfois, des poissons étaient touchés à la place des céphalopodes, devenant des victimes collatérales.

Jeter des objets n’est pas un comportement courant chez les animaux, même si certains singes, les éléphants, les mangoustes et les oiseaux savent le faire. Des lancés ont également été observés chez d’autres espèces animales, notamment la projection de poils irritants par les araignées et chez les poissons archers, connus pour pouvoir projeter de l'eau à longue distance dans le but de chasser insectes et autres proies.

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