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Astronomie : la pollution lumineuse progresse toujours et fait disparaître les étoiles

Panneaux publicitaires, lampadaires, enseignes lumineuses... Si vous habitez en ville, vous avez très certainement beaucoup de difficulté à observer les étoiles. [Denis Degioanni/UNSPLASH]

La pollution lumineuse gagne rapidement du terrain et le nombre d'étoiles visibles à l'oeil nu la nuit à certains endroits pourrait être divisé par deux en moins de vingt ans, selon une étude scientifique dévoilée jeudi dans la revue Science.

Panneaux publicitaires, lampadaires, enseignes lumineuses... Si vous habitez en ville, vous avez très certainement des difficultés à observer les étoiles. Et cela ne va pas s'arranger. D’après une étude publiée dans Science, ce jeudi 19 janvier, cette pollution lumineuse pourrait même s’aggraver ces prochaines années. 

Afin d'évaluer l'effet de la lumière artificielle sur le ciel de nuit, les scientifiques se sont appuyés sur des observations d'étoiles réalisées entre 2011 et 2022 par quelque 51.000 «citoyens scientifiques», surtout aux Etats-Unis et en Europe.

La faute aux LED ?

L'évolution du nombre d'étoiles visibles signalées permet de déduire que la luminosité du ciel a augmenté annuellement de 9,6% en moyenne dans les lieux de résidence des participants, selon les chercheurs. Avec cette croissance de la pollution lumineuse, un lieu d'où l'on pouvait observer 250 étoiles verrait, sur 18 ans, ce chiffre se réduire à 100.

Cette étude coïncide notamment avec le remplacement de nombreux éclairages extérieurs par des diodes électroluminescentes (LED), mais selon les chercheurs, l'impact sur la lumière du ciel de cette transition vers les LED n'est pas clair. «La visibilité des étoiles s'est détériorée rapidement, malgré (ou peut-être à cause de) l'utilisation de LED pour l'éclairage public», ont indiqué les scientifiques.

«Les politiques d'éclairage existantes n'empêchent pas la pollution lumineuse», du moins à large échelle, selon eux. Mais cette pollution va bien au-delà d'un aspect purement scientifique. «Auparavant, lorsque les gens sortaient la nuit, ils étaient en quelque sorte confrontés au cosmos», a expliqué Christopher Kyba, premier auteur de l'étude et physicien au Centre GFZ de Potsdam en Allemagne. «Et maintenant, c'est comme si c'était devenu un événement inhabituel», a-t-il dit. «Et cela a sûrement des conséquences sur nous (...), ne plus vivre ce qui était presque universel.»

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