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Ces athlètes qui s’automutilent pour une médaille

Près d’un tiers des participants aux Jeux paralympiques se brisent ainsi un orteil ou s’étrangle les testicules pour améliorer leurs performances selon les spécialistes. Près d’un tiers des participants aux Jeux paralympiques se brisent ainsi un orteil ou s’étrangle les testicules pour améliorer leurs performances selon les spécialistes.[PAUL ELLIS / AFP]

Connaissez-vous le « boosting », la stimulation qui accroît la pression sanguine ? Près d’un tiers des participants aux Jeux paralympiques se brise ainsi un orteil ou s’étrangle les testicules pour améliorer leurs performances selon les spécialistes.

C’est en tout cas ce que rapporte Matt McGrath, un reporter de science pour la BBC. Les compétiteurs touchés à la colonne vertébrale, s’infligent de telles blessures pour augmenter leurs chances de décrocher le graal : une médaille olympique. Ces pratiques sont interdites par le Comité paralympique depuis 1994, mais permettent aux sportifs touchés à la moelle épinière de faire monter leur pression artérielle souvent très basse. « Quand un athlète pratique une activité physique intense comme la course ou la natation, sa pression artérielle augmente et son rythme cardiaque s'accélère. Cette réaction n'existe pas chez les athlètes blessés à la colonne vertébrale. Le "boosting" est un raccourci permettant d'augmenter la pression sanguine et ainsi d'améliorer leurs performances », explique le journaliste à la BBC.

Un alpiniste canadien de 36 ans, Brad Zdanivsky, qui a découvert le " boosting " dans les salles de gymnastique confie avoir déjà eu recourt à ces pratiques. « En certaines occasions, j’ai administré des chocs électriques importants à ma jambe ou à un de mes orteils, je pouvais soulever plus de poids et pédaler plus fort, c’est très efficace », dit-il. L’alpiniste canadien a eu la colonne vertébrale écrasée lors d’un accident de voiture en 1994. Il a toujours voulu continuer d’exercer sa passion.

Mais cette pratique n'est pas anodine et peut se révéler très dangereuse pour la santé. Brad Zdanivsky explique qu'atteindre un "pic de pression artérielle peut faire éclater un vaisseau derrière l’œil, ou provoquer un arrêt cardiaque. C’est très désagréable mais les résultats sont indéniables ». 

Et selon un journaliste britannique qui a couvert les Jeux paralympiques pendant de nombreuses années, le "boosting" est très répandu. Il indique à la BBC avoir entendu parler d’athlètes qui utilisaient des marteaux pour se briser des orteils. Lors des Jeux de Pékin, une enquête avait été réalisée par le Comité paralympique pour connaître le nombre d’athlètes qui s’automutilent. Sur les athlètes ayant répondu, 17% avaient reconnu pratiquer le « boosting » mais les experts estiment que la proportion est sans doute supérieure, plutôt autour de 30%.

 

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