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Coindre "cassé mais heureux" après l'Océan indien à la rame

Le rameur français Emmanuel Coindre à son arrivée à la Réunion le 25 janvier 2014 à Port-Ouest [Richard Bouhet / AFP] Le rameur français Emmanuel Coindre à son arrivée à la Réunion le 25 janvier 2014 à Port-Ouest [Richard Bouhet / AFP]

Désormais premier homme à avoir traversé en solitaire les trois grands océans de la planète, le rameur français Emmanuel Coindre est arrivé samedi à la Réunion, "cassé mais 100% heureux" après son périple de 7.000 km à travers l'océan Indien.

"L'idée était d'être le premier au monde à avoir fait tous les océans", a dit le rameur de La Baule à son arrivée, près de deux mois après avoir quitté les côtes de l'Australie, fin novembre. C'est donc fait pour cet aventurier de 39 ans, après cinq traversées de l'Atlantique, une du Pacifique nord et désormais l'Indien.

"J'ai réussi, mais je ne conseillerais à personne de partir en pleine saison cyclonique", a-t-il ajouté.

La peau brûlée par le chaud soleil de l'été austral, une casquette vissée sur la tête, Emmanuel Coindre a accosté, en fin de matinée, au port de plaisance de la Pointe des Galets, à l'ouest de l'île, acclamé par une centaine d'admirateurs qui l'attendaient sur les quais et des officiels de la Région, un de ses rares sponsors.

Une dizaine d’embarcations -voilier, scooters des mers, vedette de la gendarmerie nationale- l'avaient escorté, juste avant son entrée dans le port, 57 jours après son départ discret de Carnavon, au nord ouest de l'Australie, à bord de son canot "Long-Cours".

"Sur un mode survie"

"Je suis très fatigué, cassé", a confié le rameur, après une "traversée sans confort" qu’il a failli abandonner dès le 2e jour, lorsque son canot a chaviré. Ayant réussi à remettre l'embarcation à flot et après avoir constaté que son appareil de désalinisation fonctionnait, ainsi que son téléphone satellite et sa balise de positionnement, il a décidé de repartir, non sans appréhension.

Le rameur français Emmanuel Coindre à son arrivée à la Réunion le 25 janvier 2014 à Port-Ouest [Richard Bouhet / AFP]
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Le rameur français Emmanuel Coindre à son arrivée à la Réunion le 25 janvier 2014 à Port-Ouest
 

"Sur cette traversée, je n'ai pensé qu'à une chose: sauver ma peau et rentrer vivant. J'étais sur un mode de survie", a-t-il raconté: "Je voulais prouver qu'il était possible d'ouvrir une voie audacieuse sur un parcours aussi difficile. Mais je suis cassé. La chaleur épuise énormément", a-t-il ajouté, sous la petite tente installée pour l'accueillir.

Le rameur de la Baule a évité pas moins de quatre cyclones, dont Bruce, un météore de force 4 avec des rafales "à plus de 375 km/h". Le dernier cyclone en date, Colin, lui a été, en revanche, profitable. "Il est passé derrière moi, m'a poussé et j'ai profité de ses vents pour progresser", a-t-il expliqué.

Sur le reste du parcours, Coindre, qui totalise désormais 493 jours de mer en solo pour 42.000 kms parcourus et 41 chavirages, a dû ramer 19 h/jour, buvant 8 à 9 litres/jour en raison de la très forte chaleur et des vents contraires.

"Sur l'Atlantique et le Pacifique, on glisse. Sur l'océan Indien on ne surfe pas. On rame beaucoup, donc on se fatigue", a-t-il résumé, pressé d'aller "dormir, parler et échanger" avec son frère venu à sa rencontre sur l'île après avoir relaté son périple sur un blog.

Avant lui, deux rameuses françaises, Laurence Grand-Clément et Laurence de Rancourt, avaient réussi en 2012 la traversée de l'océan Indien, ralliant en 84 jours l'Australie à l'île Maurice, à 200 km de la Réunion. Six ans auparavant, Raphaëlla Le Gouvello avait fait le parcours Australie-Réunion en 60 jours, en planche à voile.

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