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«Je ne suis pas celui que vous croyez» : les incroyables confidences du champion olympique Mo Farah

Mo Farah est quadruple champion olympique. [Belga / Icon Sport]

Mo Farah, quadruple champion olympique, a révélé dans un documentaire être arrivé illégalement en Grande-Bretagne sous une fausse identité avant d'être forcé de travailler comme «esclave moderne» dans une famille.

Une histoire incroyable que Mo Farah, véritable roi des pistes d'athlétisme anobli par la reine d'Angleterre pour ses exploits olympiques, a raconté, lui qui est arrivé illégalement au Royaume-Uni durant son enfance.

«La vérité, c'est que je ne suis pas celui que vous croyez. La plupart des gens me connaissent sous le nom de Mo Farah, mais ce n'est pas la réalité. J'ai été séparé de ma mère, et j'ai été amené au Royaume-Uni illégalement sous le nom d'un autre enfant appelé Mohamed Farah», a confié le quadruple champion olympique d'athlétisme dans un entretien qui sera diffusé mercredi sur la BBC.

Agé de 39 ans, Mo Farah raconte dans cette interview avoir reçu le nom de Mohamed Farah d'une femme qui l'avait fait venir au Royaume-Uni - lui affirmant qu'il y rejoindrait des proches - depuis Djibouti, pays d'Afrique orientale, à l'âge de 9 ans.

«La véritable histoire est que je suis né au Somaliland, au nord de la Somalie, sous le nom de Hussein Abdi Kahin, détaille-t-il. Malgré ce que j'ai dit dans le passé, mes parents n'ont jamais vécu au Royaume-Uni.»

Le sport pour vivre

Le natif de Mogadiscio, dont le père a été tué en Somalie lorsqu'il avait 4 ans, a indiqué être arrivé en Grande-Bretagne en 1993 à l'âge de 10 ans avec sa mère et deux de ses frères et sœurs pour officiellement rejoindre son père informaticien.

À son arrivée dans le pays, la femme qui l'accompagnait s'est emparée du papier sur lequel figuraient les coordonnées de ses proches, l'a «déchiré et mis à la poubelle», relate Farah. «À ce moment-là, j'ai su que j'avais un problème». Devenu domestique, il raconte avoir été contraint de faire le ménage et de s'occuper d'autres enfants dans une famille britannique s'il voulait «avoir de quoi manger».

«Souvent, je m'enfermais dans la salle de bains et je pleurais», confie-t-il. Un jour, il a fini par révéler la vérité à son professeur d'éducation physique, Alan Watkinson, qui avait remarqué ses changements d'humeur dès qu'il se trouvait sur la piste. Il est alors parti vivre chez la mère d'un «ami» qui s'est «vraiment occupée» de lui.

«Le seul langage qu'il semblait comprendre était celui de l'éducation physique et du sport», témoigne Alan Watkinson. «La seule chose que je pouvais faire pour m'éloigner de cette (situation) était de sortir et de courir», raconte Farah. Le professeur a ensuite demandé la citoyenneté britannique pour l'athlète, qui l'a finalement obtenue le 25 juillet 2000.

Farah est retourné en Somalie en 2003 et a par la suite créé une fondation avec son épouse pour construire des puits et fournir une aide alimentaire et médicale en Afrique.

«J'ai réalisé que je ne pourrais plus y vivre, que si j'étais resté, je ne serais pas le coureur que je suis», expliquait-il en 2007, un an après son podium international sur piste (argent sur 5.000 aux Championnats d'Europe).

Celui qui s’est retiré des pistes pour se consacrer à la «route», explique que ce sont ses quatre enfants qui l'ont incité à dévoiler la vérité sur son passé.

«Je l'ai cachée pendant si longtemps, c'était difficile parce que vous ne voulez pas y faire face et souvent mes enfants posaient des questions (...). Et vous avez toujours une réponse pour tout, mais vous n'avez pas de réponse pour ça, raconte Farah. C'est la raison principale pour laquelle je raconte mon histoire, parce que je veux me sentir normal et ne pas avoir l'impression de m'accrocher à quelque chose.»

A noter que Mo Farah ne sera pas poursuivi au Royaume-Uni après ses révélations sur son arrivée illégale dans le pays sous une fausse identité quand il était enfant il y a une trentaine d'années, a indiqué mardi le ministère de l'Intérieur. «Aucune poursuite ne sera engagée contre Sir Mo Farah et suggérer le contraire est faux», a confirmé à l'AFP un porte-parole du Home Office.

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