Une «urgence capillaire». En début de semaine, Jair Bolsonaro a annulé sa rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères, officiellement pour des questions d’agenda. Quelques heures plus tard, son rendez-vous avec son coiffeur était diffusé en live. Snobé, Jean-Yves Le Drian préfère ironiser.
De retour à Paris, le ministre français a en effet commenté avec une pointe de sarcasme l'impolitesse du chef d'Etat brésilien dans un entretien au JDD paru ce dimanche. «Chacun connaît les contraintes qui s’attachent aux agendas chargés des chefs d’État. Manifestement, il y aurait eu une urgence capillaire. C’est une préoccupation qui m’est étrangère», a répliqué le chef de la diplomatie française, lui-même quasiment chauve, avant d'insister sur le solide partenariat économique qui lient les deux pays.
Jeudi, le président brésilien s’était expliqué sur sa décision devant des journalistes. «J'ai annulé. J'avais un autre... J'avais un autre engagement, comme celui de parler avec vous, par exemple. Vous donner une interview est beaucoup plus important que de parler avec lui, avec tout mon respect […] Qu'est-ce qu'il est venu discuter avec des ONG ici ? Dès qu'on parle d'ONG, il y a un signal d’alarme dans la tête de celui qui a un minimum de bon sens.»
En déplacement au Brésil durant quelques jours, le ministre français a en effet rencontré des ONG œuvrant pour les droits de l’homme et la protection de l’environnement, en perspective de la COP 25.
L’environnement, un sujet sensible pour le président brésilien, climato-sceptique notoire. Récemment, il a suscité un tollé en remettant en cause des chiffres officiels sur l’augmentation récente de la déforestation de l’Amazonie.
