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Le Voleur d’Estampes frappe encore au rayon mangas

[© Camille Moulin-Dupré/Glénat]

Il s'agit du plus japonais des mangas français. L'artiste Camille Moulin-Dupré publie ce mercredi 16 janvier le second et ultime volet du Voleur d'Estampes, chez Glénat.

Une œuvre hommage à l'art séculaire qui anima les habitants du pays du Soleil-Levant dès le XVIIe siècle et porté notamment par le grand maître Hokusai (1760-1849). Trois années après un premier tome très remarqué, le Voleur - personnage sans nom et héros de cette folle aventure - renfile sa panoplie de monte-en-l'air pour dérober la plus grande statue de Bouddah du Japon.

Sur des planches impeccables, Camille Moulin-Dupré y déploie son talent méticuleux, où les fourberies de son personnage principal donnent à apprécier une œuvre jubilatoire, toujours en accord avec le caractère populaire de l'estampe, qui fut à sa manière l'ancêtre du manga. «Mon intérêt pour cet art a commencé dès l'âge de 6 ans, lorsque mon père m'a présenté des estampes japonaises, commente l'illustrateur. Depuis, j'ai compulsé énormément d'œuvres de ce style et je me suis passionné pour les processus de fabrication, afin de retrouver le coup de pinceau des auteurs japonais.»

Toutefois, l'homme, qui travaille seul dans son atelier, n'a pas manqué d'en moderniser tous les aspects de la production. «Je travaille essentiellement sur ordinateur, avec des systèmes de calques. Globalement, je recrée un théâtre de marionnettes, avec des décors et des personnages indépendants que je peux animer à volonté», confie-t-il.

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De cette méthode insolite découle l'impression d'assister à un véritable dessin-animé sur certaines planches, où l'action commence sur une case pour se terminer dans la suivante. Un détail qui découle aussi de la collaboration de Camille Moulin-Dupré avec le célèbre réalisateur Wes Anderson, autour de son film L'Île au Chiens (2018).

Alors que l'auteur français n'avait pas caché son admiration pour Fantastic Mr. Fox (2009) - autre film de Wes Anderson -, lors de la création du premier tome de son Voleur d'Estampes, le cinéaste américain l'a contacté à son tour après la lecture de ce manga. Commence alors, en 2017, le travail de l'auteur français sur ce nouveau film dont l'histoire se déroule au Japon.

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«Au cours de cette collaboration, j'ai beaucoup appris sur mon travail, puisque Wes Anderson m'a commandé de nombreuses illustrations, souvent complexes, avec des retours critiques, mais aussi très justes. Sur le tome 2 du Voleur d'Estampes, j'ai appliqué notamment l'idée d'intégrer davantage de symétrie dans mes dessins, les personnages y apparaissent de manière plus claire et les objets ne se touchent pas, afin de bien distinguer les éléments graphiques», analyse Camille Moulin-Dupré.

Et si des textes émaillent ce manga, le Français s'est également efforcé de narrer une histoire également compréhensible de manière totalement muette. En résulte, une œuvre singulière, fraîche et inspirée dans le paysage des mangas actuels et qui offre une conclusion intelligente et amusante aux aventures de ce filou.

Une bonne surprise pour ouvrir l'année, alors que Camille Moulin-Dupré commence déjà réfléchir à un nouveau manga composé d'estampes, dont l'action pourrait se dérouler dans l'Ouest et le Sud du Japon. Terres que l'auteur a arpenté en novembre dernier pour y trouver son inspiration.

Le Voleur d'Estampes, de Camille Moulin-Dupré, éd. Glénat, histoire complète en deux tomes.

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