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Kiki Smith invite à rêver à la Monnaie de Paris

Les oeuvres puissantes de Kiki Smith sont à admirer jusqu'au 9 février 2020 Les oeuvres puissantes de Kiki Smith sont à admirer jusqu'au 9 février 2020[Kiki Smith, Sleeping, Wandering, Slumber, Looking About, Rest, Upon, 2009 Bronze, dimensions variable © Kiki Smith, courtesy Pac]

L'artiste américaine Kiki Smith s'expose à la Monnaie de Paris jusqu'au 9 février 2020. Une première retrospective dans une institution française pour cette artiste pourtant reconnue à travers le monde.

Injustement méconnue en France, Kiki Smith ne le restera peut-être pas longtemps grâce à la formidable exposition organisée par la Monnaie de Paris autour de cette artiste singulière aux oeuvres profondément touchantes.

Près d'une centaine d'oeuvres  - sculptures, dessins, impressions, tapisseries... - sont installées au sein des 1000 mètres carrés prévus à cet effet par la Monnaie de Paris, notamment dans les vastes salons historiques de l'immeuble du 11 quai Conti.

La femme et le corps transcendés

Pas de parcours chronologique pour les oeuvres si intuitives de Kiki Smith ici exposées, même si toutes les périodes de sa création - des années 1980 à nos jours - sont représentées. Qu'elles soient de bronze, de porcelaine, de cire, de laine ou de verre, les oeuvres de l'artiste font la part belle à la figure féminine et au corps. Passionnée par les savoir-faire artisanaux, cette filles de sculpteur et de chanteuse travaille sur toutes sortes de matières : le public pourra ainsi admirer quelques figures en porcelaine à la manière de la Manufacture de Sèvres comme des femmes en bronze allongées représentant des bergères assoupies.

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Kiki Smith, Sleeping, Wandering, Slumber, Looking About, Rest, Upon, 2009

Bronze, dimensions variable © Kiki Smith, courtesy Pace Gallery

Ici, les femmes sont dévoilées au sein d'univers oniriques qui plongent les yeux qui les contemplent dans des rêveries toutes droit sorties des contes populaires, souvenirs d'enfance pour cette artiste née en 1954. Dès les années 1980, bercée par la scène alternative newyorkaise, cette fille de sculpteur (Tony Smith) et de chanteuse d'opéra s'est emparée de la figure de la femme dans une optique féminine et féministe en s'emparant des grandes figures bibliques pour en donner sa propre interprétation.

Mythes et féminité

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Kiki Smith, Untitled, 1995 Brown paper, methyl cellulose and horse hair, 134.6 x 45.7 x 127 cm Photograph by Ellen Page Wilson

Private collection © Kiki Smith, courtesy Pace Gallery

L'oeuvre de Kiki Smith reste traversée par de nombreuses références au religieux. Cette femme, pliée et accrochée au mur, aux cheveux renversés («Untitled», 1995), fait référence à l'image du Christ crucifié en même temps qu'elle suggère une certaine image sexuelle faite de vulnérabilité et de sensualité, la Vierge Marie devient chez Kiki Smith une écorchée vive qui, les bras généreusement ouverts, ne renonce pas à aimer ses prochains.

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Kiki Smith, Sky, 2012 Cotton Jacquard tapestry 287 x 190.5 cm Photograph by Kerry Ryan McFate © Kiki Smith, courtesy Pace Gallery, Publisher Magnolia Editions

Loin d'être bigote, Kiki Smith s'amuse avec ces figures religieuses pour mieux rassembler le physique et le spirituel, tout comme dans la représentation des mythes. Les oeuvres récentes de Kiki Smith, exposées aussi ici, montrent une artiste tournée profondément vers le monde et ses vivants à travers gravures étonnantes («The light of the world», 2017) ou encore quelques oeuvres tissées et en couleur comme «Sky» ou «Earth» en 2012. A ne pas manquer.

Kiki Smith, jusqu'au 9 février 2020 à La Monnaie de Paris, Paris 6e.

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