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Confinement : comment le photographe et réalisateur Yann Arthus-Bertrand garde le moral

Yann Arthus-Bertrand est confiné chez lui, en famille, dans sa maison proche de la forêt de Rambouillet Yann Arthus-Bertrand est confiné chez lui, en famille, dans sa maison proche de la forêt de Rambouillet. [© Quentin Jumeaucourt]

Pour faire face à l'épidémie de coronavirus, un seul mot d'ordre : rester chez soi. Et les personnalités sont, elles aussi, assignées à résidence. Le photographe et réalisateur Yann Arthus-Bertrand donne ses conseils pour survivre au confinement.

Yann Arthus-Bertrand est désormais guéri du Covid-19, contracté il y a quelques semaines, mais le réalisateur de «Home» et de «Human» explique avoir été «complètement HS» pendant une bonne semaine, avoir perdu le sens de l'odorat et 6 kilos en très peu de temps. Confiné dans sa maison à la campagne, en compagnie de sa femme et de ses petits-enfants, il avoue volontier être chanceux de ses conditions de confinement, mais aussi «très frustré de ne pas pouvoir agir sur le terrain dans une telle situation».

Human est désormais disponible gratuitement sur Youtube, en version longue, ainsi que les making-of du tournage et de la très jolie musique de ce film (coposée par Armand Amar). Un long-métrage très actuel et universel puisqu'il se penche sur notre condition d'humains, au coeur de notre planète.

La musique pour se réveiller du bon pied ?

J'écoute un peu de tout, du classique en passant par le rock des années 1980 et beaucoup de chansons françaises. J'apprécie bien le dernier disque d'Alain Souchon, notamment.

L'activité pour rester en forme ?

En ce moment, je m'occupe de mon potager. Je ne suis pas du tout un spécialiste à la base mais sur Internet, on trouve des tutos pour tout. Alors j'ai planté pas mal de choses : des poireaux, des pommes de terre, des carottes...

La lecture pour s'évader ?

Je viens de finir «Bergère des collines» de Florence Robert aux éditions Corti, le récit du quotidien d'une bergères dans les Corbières. Elle y raconte avec simplicité mais une plume formidable la vie avec ses moutons, ses chiens, les ours et même l'abattoir... C'est une vie très simple mais aussi très dure. Passionnant.

Le plat pour se nourrir avec plaisir ?

Je ne faisais pas trop la cuisine avant, mais en ce moment, je m'y mets. J'ai découvert, en particulier, une recette de carottes râpées super bonne, agrémentée de citron, de miel, d'ananas et d'un peu de fleur d'oranger. Je suis végétarien à 98 % désormais. Mais j'ai gardé un peu le goût de la viande, je l'admets. Je conseille également la «viande» végétale «beyond meat» qui est délicieuse.

Le film ou la série pour passer le temps ?

Moi qui aimais aller au cinéma, j'ai dû changer ma manière de regarder les films. D'ailleurs, je suis très inquiet pour l'industrie du cinéma. Hier soir, j'ai regardé «Le cas Richard Jewell» de Clint Eastwood, en VOD. De la «petite» histoire d'un homme, Clint Eastwood parvient à faire un grand film. En ce moment, je travaille aussi beaucoup à mon propre film : «Legacy», un film très personnel autour de ma génération, qui a vu la population mondiale quadrupler, et sur le fait que l'on ne parvient pas du tout à changer nos manières de vivre.

La petite habitude pour tenir au quotidien ?

Tous les matins, je donne à manger à mon chien quelque chose qu'il aime bien. Il a 14 ans et vit dans une liberté totale. Il existe énormément de tendresse entre nous. J'aime aussi presser des oranges à ma femme.

Le coup de téléphone favori pour rester en contact ?

Ma tante Yvonne, qui est très croyante, a désormais 102 ans et vit dans une maison de retraite. Une fois, je lui ai demandé quel était son secret pour toujours garder le sourire, elle m'a répondu qu'elle ne pensait pas à elle mais aux autres. D'ailleurs, elle prend toujours des nouvelles de toute la famille, des grands jusqu'aux plus jeunes.

Un compte Facebook, Instagram, Twitter à suivre pour survivre ?

Aucun ! Je ne suis pas du tout accro aux réseaux sociaux. C'est mon service de communication qui s'occupe de mes comptes. Je fais uniquement partie de groupes Whatsapp avec amis et collaborateurs de ma fondation. Je profite de ces réseaux pour essayer de trouver des choses intéressantes à lire, comme dernièrement une tribune d'Edgar Morin dans Le Monde ou un texte dans l'Express de l'historien Yuval Harari sur l'après coronavirus.

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