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Voici les 10 meilleurs romans à lire cet été

L'été est la saison idéale pour la lecture de romans L'été est la saison idéale pour la lecture de romans. [© Angello Pro / Unsplash]

L'été est là. L'occasion de se déconnecter un peu et de plonger dans un bon bouquin, après une saison bouleversante à bien des égards et à travers le monde entier. On a sélectionné les dix romans à lire cet été, que vous aimiez les grandes sagas, les drames, la fantasy, les biographies ou les polars.

Le page-turner idéal : «arrêt d'urgence»

Le coup de la panne. Jack et ses deux petites soeurs attendent, sur le bas côté de l'autoroute et dans une chaleur étouffante, leur mère, enceinte, partie chercher de l'aide dans cette banlieue londonienne désertique... C'est la dernière fois qu'ils la verront vivante. Trois ans plus tard, Jack se glisse dans les maisons du voisinage à la recherche de nourriture pour donner un peu à manger à ses petites soeurs, l'inspecteur Marvel enquête mollement sur des cambriolages autour d'un voleur insaisissable surnommé «Boucle d'or», et une femme enceinte est réveillée en pleine nuit par ... un cambrioleur (décidément !) qui lui laisse un mot à glacer le sang des plus téméraires. Nommé pour le Man Booker Prize, ce polar est signé de l'auteure anglaise Belinda Bauer («Cadavre 19», «L'Appel des ombres», «Sous les bruyères»). Délestez-vous de vos certitudes et plongez dans ce roman à suspens exquis, et ses personnages un peu paumés que Charles Dickens auraient certainement appreciés.

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«Arrêt d'urgence» de Belinda Bauer, Belfond noir, 400 p., 20,90 €.

Le féminin qu'on s'arrache : «la vie mensongère des adultes»

Giovanna connait une enfance tranquille dans un milieu bourgeois sur les hauteurs de Naples. Un jour, elle surprend une conversation entre ses parents, pendant laquelle son père la compare à l'une de ses tantes à la très mauvaise réputation. L'adolescente, bouleversée par ce rapprochement, fouille dans le passé familial et part dans les quartiers pauvres de la ville à la rencontre de cette Vittoria. Cette dernière va lui livrer une version tout à fait différente de l'histoire familiale. Parallèlement, la belle harmonie affichée par ses parents s'écroule et Giovanna se retranche dans la solitude et la déception face aux adultes et leurs mensonges.

Après «L'amie prodigieuse», best-seller international,  l'auteur italienne choisit de traiter l'adolescence et surtout les difficultés à trouver son chemin dans la jungle de l'accès à l'âge adulte. Ballotée entre deux classes sociales, Giovanna va devoir trouver sa voie. Secrets de famille, trahisons amoureuses, querelles amicales, un roman fiévreux comme une ambiance de soir d'été à Naples, déjà en cours d'adaptation pour Netflix.

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«La vie mensongère des adultes», d'Elena Ferrante, éd. Gallimard, 416 p., 22€

L'enivrante galerie de personnages : «L'énigme de la chambre 622»

«L’énigme de la chambre 622» (éd. De Fallois), le nouveau roman de Joël Dicker (repoussé fin mai en raison de la crise sanitaire) était - à juste titre - très attendu par ses fans. L'auteur de «La vérité sur l'affaire Harry Quebert» tisse une intrigue sur plus de trente ans autour d'une nouvelle affaire de crime, perpétré cette fois dans la Suisse natale du romancier. Parallèlement, le romancier rend un vibrant hommage à Bernard de Fallois, son éditeur décédé en 2018. Il parvient à créer par touches un grand tableau autour du poids de l'héritage, composé de personnages attachants et éminement romanesques, dont son double littéraire qui mène ici l'enquête.

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«L'énigme de la chambre 622», de Joël Dicker, éd. De Fallois, 576 p., 23 €.

Le thriller parfait pour 2H de train : «femmes sans merci»

Ingrid, Brigitta et Victoria, vivent toutes trois l'horreur au sein de leurs cellules familiales. Brigitta est battue par son mari, Ingrid - qui a mis sa carrière entre parenthèse pour élever sa fille - est trompée par son époux, quand Victoria, d'origine russe - choisie «sur catalogue» depuis la Suède - se retrouve prisonnière d'un mariage avec un homme aussi macho qu'alcoolique. Elles décident - via un forum sur le Net - de monter un plan pour en finir avec leurs vies de soumission. En seulement 144 pages, Camilla Lackberg fait surgir le suspense dans une novella qui ne tourne pas autour du pot. En peu de mots, elle donne un visage et une voix à ces femmes blessées et déroule avec talent des cheminements personnels bourrés d'erreurs et donc d'humanité. Au final, elle fait basculer la réalité dans un engrenage de choix irrémédiables, dont on en sort K.O.

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«Femmes sans merci», Camilla Läckberg, Actes Sud, 144 p., 14,90€.

La biographie qui bouscule : «Frieda, la véritable histoire de lady chatterley»

Début du XXe siècle, Nottingham. Frieda, jeune allemande résidant en Angleterre suite à son mariage avec l'ennuyeux mais érudit Ernest, est désormais mère de trois enfants. Elle s'ennuie ferme sans se l'avouer... jusqu'à ce que sa soeur lui rende visite et lui lance à la figure tout l'amusement d'une vie à Munich. Elle s'y rend et y rencontre D.H. Lawrence, de qui elle devient la muse. Annabel Abbs plonge ici dans les tumultes de l'existence de Frieda Von Richthofen, la femme qui inspira D.H. Lawrence pour son «Amant de Lady Chatterley». Dès les premières pages, on se retrouve pieds et poings liés au destin de cette femme que rien ne préparait à choisir son amant à sa famille et ses enfants. Après «The Joyce girl», Annabel Abbs montre l'étendue de son talent à dépeindre la condition de la femme au sein de son époque : plus qu'une femme amoureuse, il est ici question de sacrifice d'une femme sur l'autel de la création littéraire et des tourments que cela provoque en Frieda tout au long de sa vie passée loin de ses enfants. Ce Frieda ne manque ni de souffle romanesque, ni de délicatesse stylistique, ce qui ne gâche rien.

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«Frieda, la véritable histoire de Lady Chatterley,» d'Annabel Abbs, éd. Hervé Chopin, 464 p., 21 €

l'uchronie qui revisite l'amérique : «le jour ou Kennedy n'est pas mort»

L'auteur des «Anonymes» plonge cette fois ses lecteurs dans l’Histoire récente des Etats-Unis, ou plutôt dans une délicieuse uchronie. Et si John F.Kennedy n’était pas mort ce 22 novembre 1963 ? Ce jour là, le convoi présidentiel traverse bien Dallas, Jackie est toujours aussi belle dans son tailleur rose et... rien. Kennedy va alors briguer un deuxième mandat mais son frère n'est pas de cet avis. Dans «Le jour où Kennedy n’est pas mort», le Président des Etats-Unis saura-t-il néanmoins échapper à son destin ? Parallèlement, un photojournaliste se penche sur le suicide suspect de son ex-petite amie, qui enquêtait sur les scandales du clan Kennedy. Comme à son habitude, R.J. Ellory se tourne vers la face B de l'Amérique, ausculte les fêlures de l'être humain, et livre un récit à rendre paranoïaque un moine bouddhiste.

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«Le jour où Kennedy n'est pas mort», R.J.Ellory, éditions Sonatine, 22 €.

Le drame qui fait tirer les larmes : «Isabelle, l'après-midi»

Début des années 1970. Sam, jeune et candide, débarque à Paris sans le sou. Dans une librairie, il rencontre une rousse flamboyante dont il tombe immédiatement amoureux. Le hic : elle est mariée. Débutent pour eux une vie de «cinq à sept» et de passion. Mais Isabelle n'est pas prête à quitter son confort bourgeois pour vivre pleinement son amour avec ce jeune américain. Que ceux qui recherchent le suspense de son excellent «L'homme qui voulait vivre sa vie» passent leur chemin, il est plutôt ici question d'une mélancolie face à la solitude et à la complexité des rapports humains (et amoureux en particulier). On y suit un jeune homme en proie à la passion et au doute quant au chemin qu'il doit prendre dans l'existence. Si l'intrigue développée par l'auteur d'«A la poursuite du bonheur» n'est pas réellement surprenante, on y retrouve, en revanche, toute l'élégance de sa plume, de touchantes digressions sur l'âme humaine et une jolie déclaration d'amour à la ville lumière.

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«Isabelle, l'après-midi», de Douglas Kennedy, éd. Belfond, 312 p., 22,90€

le livre de fantasy sans elfe ni magie : «Un long voyage»

Premier roman de Claire Duvivier, éditrice aux éditions de l'Asphalte, «Un long voyage» peut plaire à tout le monde, y compris aux allergiques à la Fantasy. Ici, point d'elfes et d'orques, mais Liesse, un fils de pêcheur donné par sa mère à l'Empire dans lequel il grandit. Pas de rois et de légendes anciennes non plus donc mais un homme simple, jouet de forces supérieures qui le dépassent. Habitant d'un petit comptoir commercial situé dans un archipel imaginaire, il est pris en affection par sa dirigeante, une certaine Malvine, femme assez étonnante, qui va l'embaucher comme secrétaire. L'occasion pour le jeune homme de voyager et assister à la fin d'un empire... En 314 pages, Claire Duvivier fait non seulement voyager son lecteur au sein de mondes merveilleux mais parvient aussi à aborder nombre de thèmes bien réels, comme la situation de la femme, l'opposition entre les univers urbains et ruraux ou même la notion de guerre. Une auteure à suivre.

«Un long voyage», de Claire Duvivier, éd. Aux forges de Vulcain, 314 p., 19€.

Le livre d'espionnage du maitre du genre : «Retour de service»

Malgré sa légendaire discretion médiatique, John Le Carré n’est néanmoins pas homme à se taire puisqu'il a publié le 28 mai au Seuil un nouveau roman sur fond d’espionnage et surtout de complot américano-britannique, «horriblement plausible», selon l'auteur de «L'espion qui venait du froid». «Retour de service» conte l’histoire de Nat, un vétéran des services de renseignements britanniques de retour à Londres après un long séjour à Moscou.

Alors qu'il se sent «mis au placard» suite à sa nomination dans un sous-département «Russie», il rencontre un farouche opposant à Trump et au Brexit. L'homme va l’entraîner, lui et sa famille, dans un piège. Avec ce nouveau roman, John Le Carré montre qu'à 88 ans, il n'a rien perdu de sa superbe plume et il fait mouche avec un intrigue taillée au scalpel, comme des dialogues savoureux et des descriptions bourrées d'un humour cinglant.

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«Retour de service», de Johnn Le Carré, éd. du Seuil, 304 p., 22 €

La comédie trash : «mauvaise graine»

Une fête. Une gueule de bois. Et des vomissements qui s'éternisent. Julie, institutrice célibataire sympa et sans histoire, se découvre alors enceinte. Avec cette grossesse, d'étranges supers-pouvoirs apparaissent. «A mi-chemin entre Kill Bill et Bridget Jones» dit l'argumentaire commercial des éditions de La Manufacture de livres. Une formule très bien vue tant ce roman d'apparence feel-good se révèle au final un thriller complètement déjanté. Au menu : beaucoup de sexe, de jurons et même un peu d'hémoglobine. L'occasion de découvrir la plume totalement inclassable de Nicolas Jaillet, auteur connu surtout dans le secteur de la littérature de genre, qui semble bien s'amuser ici et ses lecteurs avec lui. C'est complètement dingue et ça fait un bien fou.

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«Mauvaise graine» de Nicolas Jaillet, éd. La manufacture de livres, 344 p., 18,90€

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