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Le théâtre de la Cité à Toulouse rejoint les théâtres occupés pour demander la réouverture des lieux de culture

Des manifestants devant le théâtre de la Colline occupé pour demander la réouverture des lieux de culture. [THOMAS COEX / AFP]

La gronde monte face à la fermeture des lieux de culture. Alors que le théâtre de l’Odéon est occupé depuis le jeudi 4 mars, la mobilisation s’amplifie à Paris et en région pour réclamer la réouverture des établissements culturels, fermés depuis fin octobre en raison de la crise sanitaire.

Après l’Odéon, le Théâtre de la Colline, dans l'est parisien, le Théâtre national de Strasbourg (TNS), le théâtre national de Chaillot et la comédie Française ont rejoint le mouvement d'occupation des théâtres. Outre quelques actions à Pau, c'est maintenant le théâtre de la Cité à Toulouse qui est occupé par quelques 200 personnes.

«Pour nous, il s'agit d'un mouvement national. On a des retours des syndicats en région et ça commence à bouger, ils s'organisent», a expliqué à l'AFP Karine Huet, secrétaire générale adjointe du SNAM-CGT (Union Nationale des Syndicats d'Artistes Musiciens de France), qui figure parmi les quelques 50 personnes qui se trouvaient à l'intérieur de l'Odéon mardi soir.

Pas d'accalmie malgré le déplacement de la ministre de la culture

Le déplacement de Roselyne Bachelot, samedi 6 mars à l’Odéon, n’a pas calmé la grogne. Malgré cette rencontre durant laquelle la ministre a expliqué « comprendre les inquiétudes notamment sur les suites de l'année blanche » et affirmé son « objectif de poursuivre la protection de l'emploi artistique autant que nécessaire », comme elle l’a partagé sur Twitter, la mobilisation se poursuit et prend de l'ampleur. Une mobilisation et des manifestants qui ont notamment reçu le soutien de François Ruffin comme de plusieurs élus de la France insoumise.  

Quatre théâtres occupés mardi

Mardi 9 mars, quelques dizaines d'étudiants d'art dramatique ont investi le Théâtre de la Colline, à Paris, avec plusieurs slogans écrits noir sur blanc. « Ouverture essentielle », « vie sans culture, droit dans le mur », « Bachelot si t'ouvres pas, on vient jouer chez toi ». Selon une source citée hier soir par l’AFP, «plusieurs dizaines d'étudiants manifestent à l'extérieur tandis que 30 étudiants ont été autorisés à entrer au théâtre », dirigé par le metteur en scène et dramaturge Wajdi Mouawad, qui se trouvait en répétition. De leurs côtés, une cinquantaine d’élèves en scénographie-costumes, jeu, mise en scène, dramaturgie et régie-création se sont associés au mouvement. Ils ont décidé de s'installer 24h sur 24h dans les locaux du Théâtre National de Strasbourg, «jusqu'à une réponse concrète de l'Etat», rapporte l’AFP.

Le théâtre Graslin de Nantes est, lui, occupé depuis mercredi 10 mars en soutien aux intermittents parisiens. A Pau, le théâtre de Saragosse à quant à lui fait l’objet d’une action de mobilisation dans la nuit de lundi à mardi. En soutien au théâtre de l’Odéon, une trentaine d’intermittents ont occupé les lieux pour défendre la culture « essentielle » et demander la réouverture des lieux de spectacle dans le respect des règles sanitaires. 

Le théâtre de la Cité de Toulouse occupé ce jeudi

A Toulouse, au tour du théâtre de la Cité d'être envahi par des manifestants ce jeudi 11 mars. «On ne s'attendait pas à être si nombreux», a déclaré, ravie, la manifestante qui a ouvert l'assemblée générale, ajoutant  : «On a fait deux assemblées générales en février. On était vingt à chaque fois». De nombeuses pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire «nous ne sommes pas une variable d'ajustement» ou encore «nous avons des propositions» ont été accrochées à l'extérieur du bâtiment ou dans le grand hall où se tenait la réunion.

Un message martelé depuis des semaines par un grand nombre de professionnels de la culture et que portent les manifestants, qui se mobilisent également pour une prolongation de l’année blanche pour les intermittents, son élargissement à tous les travailleurs précaires et saisonniers et des mesures d'urgence face à la précarité financière et psychologique des étudiants.

Mercredi 10 mars, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot jugeait «inutile» l'occupation des théâtres pour réclamer la réouverture des lieux culturels fermés depuis fin octobre pour cause de pandémie, un mouvement qui prend de l'ampleur.

Une rencontre à Matignon avec les syndicats

Ce jeudi 11 mars, la ministre a rencontré les organisations syndicales du secteur de la Culture, aux côtés du Premier ministre. Souhaitant «favoriser la reprise rapide de l'offre culturelle le moment venu (...), le Premier ministre et la ministre de la Culture ont annoncé la mobilisation de 20 millions d'euros supplémentaires, qui viendront s'ajouter aux 30 millions d'euros déjà prévus pour 2021 au titre du plan de relance, afin de renforcer le soutien aux équipes artistiques», indique un communiqué de Matignon.

Concernant la reconduite de l'année blanche demandée par les intermittents occupant les théâtres, «aucune piste n'est à ce jour écartée», le gouvernement attendant les conclusions d'une mission dépêchée sur le sujet et dont les conclusions devraient être rendues fin mars. Enfin, les intermittents pourront conserver leurs droits à congés maladie et maternité pendant la durée de la crise sanitaire, et le fonds d'urgence spécifique de solidarité pour les artistes et les techniciens du spectacle sera réabondé de 10 millions d'euros.

«Le gouvernement, et au premier rang la ministre de la Culture, continuera d'être aux côtés du secteur culturel tout au long de la crise sanitaire, avec pour objectif de retrouver le plus rapidement possible le chemin des lieux culturels et d'accompagner la création artistique et les acteurs qui portent haut la culture en France», conclue le communiqué.

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