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«En attendant Bojangles», «Licorice Pizza», «Une jeune fille qui va bien»... Les 3 films dramatiques à voir en janvier

Virginie Efira donne le réplique à Romain Durris dans «En attendant Bojangles», de Regis Roinsard. [©DR]

«En attendant Bojangles», l'adaptation du best-seller avec Virginie Efira, «Licorice Pizza», de Paul Thomas Anderson, ou encore «Une jeune fille qui va bien», le premier long-métrage de Sandrine Kiberlain... Voici 3 films dramatiques à découvrir dans les salles obscures au mois de janvier.

«En attendant Bojangles», de Regis Roinsard

Un couple anticonformiste. Librement adapté du best-seller éponyme d’Olivier Bourdeaut, paru en 2016, «En attendant Bojangles», de Regis Roinsard, («Populaire», «Les Traducteurs») emporte le spectateur dans un tourbillon de passion et de chimères, en le faisant passer du rire aux larmes. Le film, qui se situe dans les années 1950 et 1960, raconte l’histoire d’un amour fou entre George (Romain Durris), un homme insouciant, baratineur, et Camille, campée par Virginie Efira, une femme irrésistible, fantasque, qui voit la vie comme une fête éternelle, et qui aime changer de prénom au gré de ses humeurs.

Ils se sont rencontrés lors d’un cocktail mondain, et se sont mariés le jour même dans une petite chapelle avant de donner naissance à leur fils, Gary. Émerveillé et admiratif, le petit garçon de 9 ans (Solan Machado-Graner), l’adulte du clan finalement, suit le rythme de ses parents foutraques. «Ta maman n’est pas comme tout le monde, lance George à son fils. C’est une originale et tu ne dois pas avoir peur de ses excès.» George et Camille, alias Rita, ou Antoinette, n’ouvrent jamais le courrier, enchaînent les soirées, auxquelles on a l’impression d’être conviés, les danses enflammées, et cathartiques, et font fi des convenances, pourvu qu’il y ait du gin tonic et du champagne.

Dans leur bulle, il y a leur ami l’Ordure, un sénateur qui ne se sépare jamais de son cigare, incarné par Gregory Gadebois, mais aussi leur animal de compagnie, Mademoiselle Superfétatoire, une grue de Numidie, qui, d’une certaine manière, se révèle être le double de Camille. Mais la réalité va finir par les rattraper. Alors que la folie s’empare de Camille, la famille décide de fuir dans son «château en Espagne», où leur course effrénée va s’arrêter. Portée par un trio impeccable, ce long-métrage haut en couleurs, qui se concentre sur le regard du père, contrairement au livre, qui, lui, est raconté du point de vue de l’enfant, offre une parenthèse poétique, enchantée, et bouleversante.

«En attendant Bojangles», de Regis Roinsard (2h05), au cinéma le 5 janvier 2022.

«Licorice Pizza», de Paul Thomas Anderson

Contrairement à ce que l’on pourrait penser en lisant le titre, le nouveau film de Paul Thomas Anderson, «Licorice Pizza» («Pizza à la réglisse»), ne parle pas de gastronomie, mais d’amour. Et plus précisément, du premier, celui que l’on ne peut pas oublier, qui nous dépasse, nous transforme, nous transcende, et nous torture aussi. On suit les aventures de Gary Valentine (Cooper Hoffman), un lycéen débrouillard, qui développe un business de matelas à eau, et fait ses débuts en tant qu’acteur, et de Alana Kane (Alana Haim), une jeune femme de 10 ans son aînée, assistante photographe.

Tous deux se rencontrent dans la vallée de San Fernando, dans les années 1970, le jour de la photo de classe, et en pleine crise pétrolière. «Licorice Pizza» (métaphore pour évoquer les disques vinyles des années 1970), suit la touchante évolution des rapports de force entre ces jeunes protagonistes, qui s’aiment mais se fuient, et passent leur temps à courir, après la vie, des projets, un temps disparu. Dans ce film sensible et tendre, sur le passage vers l'âge adulte, on croise aussi des personnages atypiques, plus déboussolés encore que les jeunes. Parmi eux, un séducteur, campé par Sean Penn, le producteur hollywoodien excentrique Jon Peters, incarné par Bradley Cooper, ou encore un candidat aux élections (Benny Safdie).

Des rencontres furtives, mais qui vont les aider à grandir et à comprendre qu’ils ne peuvent pas se passer l’un de l’autre. Et pas question de perdre du temps à maquiller les acteurs. Leurs visages sont réalistes, imparfaits, en sueur. Et pour cause, le réalisateur a banni les retouches. «C’est un procédé incessant qui gêne la réalisation d’un film et qui fait qu’on se retrouve avec une cinquantaine de personnes qui s’agitent dans tous les sens pour retoucher une coiffure ou un maquillage», a expliqué Paul Thomas Anderson.

«Licorice Pizza», de Paul Thomas Anderson (2h13), au cinéma le 5 janvier 2022.

«Une jeune fille qui va bien», de Sandrine Kiberlain 

Pour la première fois, Sandrine Kiberlain passe derrière la caméra et signe un film intime et poignant baptisé «Une jeune fille qui va bien». Son long-métrage, qui se situe à Paris, à l’été 1942, dresse le portrait d’une jeune adulte de 19 ans, de confession juive, à l'énergie débordante. Irène, campée par la prometteuse Rebecca Marder, qui tient son premier grand rôle au cinéma, vit dans l’insouciance avec son frère (Anthony Bajon), sa grand-mère (Françoise Widhoff), et son père (André Marcon), et ne s’arrête jamais.

Elle claque les portes, descend les escaliers à toute vitesse, enchaîne les cours de théâtre, tombe amoureuse, notamment de Jo, incarné par l'acteur Ben Attal, et ne semble pas prendre conscience de la gravité de la situation. Dans l’ombre, son père se soumet aux règles discriminantes promulguées par le régime nazi. Mais la jeune fille, qui va bien, ne veut pas voir que le monde va mal, que l’horreur, la haine et la peur s’installent. Le spectateur non plus ne voit pas de menaces concrètes. Il n’y a pas de SS, pas de drapeaux nazis, la réalisatrice ayant fait le choix de filmer l’occupant allemand hors-champ. Sa présence est ainsi suggérée tout au long du long-métrage. Tout est dans le ressenti.

«Je ne voulais pas du tout faire un film de reconstitution, mais l’inverse : parler de la guerre sans la montrer. Ne pas montrer pour donner envie de voir. C’était capital pour moi de ne pas en faire trop», a souligné Sandrine Kiberlain. Rythmé par des musiques de toutes époques, «Une fille qui va bien» offre de bons dialogues, des subtiles observations sur la judéité, et une fin tout à fait impactante, mais qui peut laisser le spectateur perplexe. Ce film, «c’est une histoire de soleil brisé par une étoile», a résumé la réalisatrice.

«Une jeune fille qui va bien», de Sandrine Kiberlain, (1h38), au cinéma le 26 janvier 2022. 

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