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«The Fabelmans» : ce qu’on a pensé du dernier film de Steven Spielberg, en lice pour les Oscars

Avec «The Fabelmans», qui sort au cinéma ce mercredi, le réalisateur Steven Spielberg signe une œuvre tendre, intime et nostalgique, inspirée de sa propre enfance. Il a obtenu sept nominations aux prochains Oscars.

Est-il encore nécessaire de présenter Steven Spielberg ? En un demi-siècle de carrière, le réalisateur de 76 ans a marqué l’histoire du cinéma hollywoodien avec des longs-métrages aussi célèbres que «Les dents de la mer», «E.T. L’extra-terrestre», «Jurassik Park», «Les aventuriers de l’arche perdue», «Rencontres du troisième type», ou «La liste de Schindler».

Avec sa nouvelle œuvre «The Fabelmans», largement inspirée de son enfance et qui sort au cinéma ce mercredi 22 février, Steven Spielberg démontre avec talent comment le 7e art a réussi à le sauver de ses blessures de jeunesse. Une histoire bouleversante auréolée des Golden Globes du meilleur réalisateur et du meilleur film dramatique en janvier dernier, et qui totalise pas moins de sept nominations aux Oscars, dont la cérémonie se déroulera le 12 mars prochain, à Los Angeles.

«Je fuis cette histoire depuis mes 17 ans. Je l’ai racontée par fragments dans toute ma carrière, (…) mais je n’ai jamais eu le courage de l’affronter frontalement», a confié l’Américain qui a perdu sa mère et son père, respectivement en 2017 et 2020. 

Obsédé par le cinéma dès l'âge de 6 ans

Ses souvenirs, Steven Spielberg a donc réussi à les transposer sur grand écran après de longues années de réflexion, et l’aide précieuse de Tony Kushner, dramaturge et scénariste, avec qui il a notamment travaillé sur «Munich».

«The Fabelmans» plonge les spectateurs dans l’Amérique des années 1950-1960. On y découvre le jeune Sammy (Gabriel LaBelle) qui, à seulement 6 ans, assiste à la projection de «Sous le plus grand chapiteau du monde» de Cecil B. DeMille, au Fox Theater de Philadelphie. Une claque cinématographique pour le gamin, qui n’aura qu’une obsession à partir de ce jour de 1952 : faire des films. 

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Gabriel LaBelle incarne le cinéaste dans ce film semi-autobiographique.  [© Storyteller Distribution Co., LLC. All Rights Reserved.]

A l’adolescence, Sammy enchaîne les déménagements au gré des mutations de son père, concepteur d’ordinateurs visionnaire. Tout comme sa mère Mitzi, pianiste de talent et artiste dans l’âme, et ses trois sœurs, il sera marqué par ses déplacements successifs du New Jersey à l’Arizona, en passant par la Californie.

Pour oublier ce quotidien parfois trop lourd et les disputes incessantes de ses parents, incarnés par Michelle Williams (magistrale) et Paul Dano, le jeune homme se réfugie dans le ciném. Il veut tout immortaliser - ce qui résonne avec les réseaux sociaux omniprésents dans notre société actuelle - et réalise des films amateurs avec sa caméra 8mm, de la colle et un peu de salive. 

Le 7e art, refuge face au divorce de ses parents et à l'antisémitisme

«S’il éprouve d’abord un désir de sensations fortes et de catharsis, (le héros) devient peu à peu conscient que le cinéma est capable de divertir, d’apporter un éclairage, de dénoncer et de manipuler, de créer des mythes et de diaboliser. Le garçon qui filmait des accidents ferroviaires pour s’amuser devient adulte en comprenant que tourner des images peut aussi susciter beaucoup de souffrance», peut-on lire dans les notes de production. La souffrance et la violence, Sammy y sera par ailleurs confronté au lycée, quand deux de ses camarades le traitent de «sale youpin». Des remarques antisémites qui l’affecteront, tout comme de nombreuses familles juives américaines de l’époque.

«Ce film est une histoire familiale qui parle des parents, des fratries, du harcèlement, des bonnes et des mauvaises choses qui se passent quand on grandit dans une famille qui reste unie... jusqu’au moment où elle ne l’est plus. Et c’est une histoire qui parle du pardon et de l’importance du pardon», explique le réalisateur, dont la vie a été chamboulée par sa rencontre avec John Ford («L’homme qui tua Liberty Valance», «La chevauchée fantastique»).

«L'antisémitisme est un aspect de ma vie mais en aucune manière une force dominante dans ma vie. Cela m'a rendu très, très conscient d'être un outsider en grandissant», a-t-il ajouté lors d’un entretien accordé à l’AFP.

Fable universelle qui évoque le rêve américain à travers le récit initiatique de ce jeune Sammy, «The Fabelmans», qui a également remporté le prix du public du Festival international du film de Toronto en 2022, reste un magnifique hommage au cinéma et une sublime déclaration d’amour de Steven Spielberg à son art. Avec toute la tendresse et la bienveillance que l'on retrouve dans la filmographie de l'Américain. 

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