«In the Fade», le film de l'Allemand Fatih Akin, avant-dernier long métrage de la compétition qui sera montré vendredi soir au jury de Pedro Almodovar, a été copieusement applaudi par les festivaliers à la séance du matin.
Prix du scénario en 2007 pour «De l’autre côté», Fatih Akin a déjà monté les marches à de nombreuses reprises pour y montrer ses oeuvres. Il ne s'agit pourtant que de la deuxième fois que le cinéaste allemand concourt pour la Palme. «In the Fade» s'attache aux pas de Katja (Diane Kruger), une jeune femme d'une trentaine d'années mariée et mère d'un fils de 6 ans. Un jour, alors qu'elle est sortie pour voir une amie, son mari et son fils trouvent la mort dans une explosion.
À la police qui prend sa déposition, Katja confie qu'elle se souvient parfaitement avoir vu une jeune femme déposer, sans l'attacher, un vélo tout neuf à proximité du lieu de l'explosion. Deux coupables sont arrêtés et le procès commence. De son côté, Katja essaie tant bien que mal de continuer à vivre. Mais elle s'isole de plus en plus.
Un film en trois parties
Profondément choqué par une vague de meurtres perpétrés par des néonazis en Allemagne contre la communauté d'origine turque, Fatih Akin s'en est inspiré pour écrire le scénario du film. L'intrigue est échafaudée en trois parties. La première traite de la perte, du chagrin et du deuil. La seconde prend les atours d'un drame judiciaire dans lequel le personnage interprété par Diane Kruger doit faire face pendant les longues heures du procès des assassins de ses proches.
Brillant dans ces deux parties, à cerner les enjeux et les émotions de ses protagonistes, «In the Fade» trouve une limite dans sa troisième partie où l'on suit Katja dans sa quête de vengeance. Malgré cette baisse de régime finale, le long métrage rehausse en fin de parcours, avec «Good Time» des frères Safdie, le niveau de la compétition. Il fournit également à Diane Kruger un rôle puissant qui pourrait, selon certains festivaliers, lui valoir les faveurs du jury pour un prix d'interprétation féminine.