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Coupe du monde de rugby 2023 : avec ses matchs-concerts, la Philharmonie veut «renforcer l’émotion de l’image»

Le panel musical joué par l’orchestre, ainsi que la chanteuse Judith Derouin et le beatboxer Wawad (tous deux à droite de l'image dans la lumière), est très large avec 40 morceaux sélectionnés. [CNEWS]

La Philharmonie de Paris a mis en place un dispositif exceptionnel de matchs-concerts pour chaque rencontre des quarts de finale de la Coupe du monde de rugby 2023 ce week-end. L’occasion pour le chef de l’orchestre Elektra Nicolas Simon de détailler pour CNEWS les contours de ce projet visant à «renforcer l’émotion de l’image».

Une expérience surprenante et réussie amenée à se démocratiser pour d’autres événements sportifs. Composé de 80 musiciens, l’orchestre Elektra a fait vibrer les spectateurs venus assister au dernier quart de finale de la Coupe du monde de rugby 2023 entre la France et l’Afrique du Sud (28-29) ce dimanche soir à la Philharmonie de Paris.

Cette dernière rencontre est venue ponctuer un week-end exceptionnel dans ce temple de la musique classique, avec l’organisation de matchs-concerts pour chacune des affiches des quarts de finale du Mondial de rugby. Le succès a été au rendez-vous de ce test avec une salle comble pour chaque rencontre.

40 morceaux sélectionnés

Le panel musical joué par l’orchestre, ainsi que la chanteuse Judith Derouin et le beatboxer Wawad, est très large avec 40 morceaux sélectionnés. Il s’étale des musiques classiques comme «Résiste» de France Gall lors d’une mêlée à du rap comme «Zumba Caféw» de la Bande organisée pendant une touche tricolore. 

La sélection musicale très éclectique intègre aussi des bandes-originales de films comme «Star Wars» ou «Indiana Jones». La performance s’est conclue par une Marseillaise en soutien aux Bleus malgré une défaite sur le fil.

«Le public fait partie des musiciens du spectacle»

Pour chaque match-concert, l’orchestre a pu compter sur le soutien du public, qui applaudit les performances à la fin de chaque musique et qui pousse de la voix pour les Bleus à chaque situation dangereuse. «On peut considérer que le public fait partie des musiciens de ce spectacle», a assuré le chef d’orchestre Nicolas Simon au micro de CNEWS.

L’expérience pour les spectateurs est unique car chaque rencontre est différente et ne suit donc pas le même fil conducteur pour l’orchestre. 

«Chaque match est différent. La mécanique est plus rodée mais à chaque match, on découvre une rythmique différente. On commence à mieux appréhender la situation mais toujours avec cette part d’inconnu qui fait la saveur de ce spectacle», a ajouté l’homme en charge de la direction de l’orchestre.

Une organisation et une communication spéciales

Ce type d’événements nécessite une organisation particulière pour le choix des musiques, comme nous l'a détaillé Nicolas Simon. 

«On a des extraits musicaux dans notre escarcelle qui font entre 2 et 3 minutes. En coulisses, on m’indique au regard du match quel extrait je dois mettre mais ce n’est pas parce qu’il y a un essai qu’on va mettre toujours le même extrait sur l’essai. On va plutôt dérouler un discours et selon le caractère de la musique choisie, on va renforcer l’émotion de l’image», a affirmé ce dernier.

Sur le plan de la communication, il a également dû composer avec un appareil dont il est peu coutumier lors d’une représentation classique : une oreillette.

«Il y a deux personnes en coulisses : un spécialiste rugby et un spécialiste musique qui regardent les images et m’envoient l’information en me disant le morceau adapté à jouer selon les situations. Il y a des noms de codes pour les morceaux et je fais des gestes pour les communiquer aux musiciens», a révélé le chef d’orchestre.

Questionné au sujet d’une possible adaptation d’un tel dispositif sur d’autres événements sportifs, Nicolas Simon n’a pas fermé la porte à cette éventualité. 

«Cela a été fait au foot lors de l’Euro 2016. Sur l’athlétisme, ça pourrait marcher aussi. Il y a des sports avec des temps de jeu très longs et d’autres où ça fuse, donc il faut adapter la musique ou les effectifs à ces différents sports. C’est à expérimenter. Pour le foot, ça marche, pour le rugby, ça marche très bien et pour d’autres sports, pourquoi pas, il faut essayer», a conclu le chef d’orchestre.

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