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Des scientifiques avertissent sur le «début probable» d’une sixième extinction de masse

Certaines espèces pourraient connaître le même sort que les dinosaures. [Photo d'illustration © Martin BUREAU / AFP]

Des scientifiques se sont inquiétés, dans un récent article publié par Biological Reviews, de la venue d’une «sixième extinction de masse sur Terre et dans les eaux douces», de plus en plus probable selon eux.

«Nous considérons que la sixième extinction de masse a probablement commencé», relève une équipe de chercheurs dirigée par Robert Cowie, professeur au Pacific Biosciences Research Center de l’université d’Hawaï.

«Le nier serait tout simplement aller à l’encontre de la montagne de données qui s’accumulent», soulignent les scientifiques, parmi lesquels deux Français, les biologistes Philippe Bouchet et Benoît Fontaine, tous deux issus du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.

«Il y a eu cinq extinctions de masse dans l’histoire de la planète. L’activité humaine pourrait-elle conduire à la sixième ?», commentait le milliardaire philanthrope Bill Gates en 2014. Oui, pour l’équipe de Cowie : «il n’y a plus de place pour le scepticisme, ni de temps pour se demander si c’est réellement en train d’arriver.»

La biodiversité en péril

Cinq extinctions de masse se sont déjà produites sur Terre au cours des dernières 450 millions d’années, détruisant 75 % des espèces en un laps de temps restreint.

L’équipe de l’université d’Hawaï a pris le parti d’analyser cette sixième extinction à travers le prisme des conséquences de l’activité humaine sur les mollusques : «les mammifères et les oiseaux ne sont pas représentatifs des menaces globales d’extinction», préviennent les chercheurs.

«Toutes les estimations réalisées indiquent un taux d’extinction actuel beaucoup plus élevé que par le passé», alertent-ils. Depuis le début du 16e siècle, l’activité humaine aurait en effet provoqué la disparition de 7,5 à 13 % des espèces.

«Cette attitude de laisser-faire face à la crise actuelle est immorale», insistent encore les chercheurs dans l’article. «Ce désastre ne pourra pas se terminer de façon positive.»

Face à ce défi de taille, il faudrait au moins, disent-ils, «rassembler», dans des musées, ces spécimens en voie d’extinction : «dans 200, 300 ou 500 ans, les gens pourront venir admirer ce qui vivait sur notre Terre.»

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