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Randonneuse tuée par une chasseuse : ce que l'on sait de l'accident dans le Cantal

La victime, une jeune femme de 25 ans, était en train de randonner avec son compagnon sur un sentier balisé, lorsqu'une balle l'a atteinte «sur la partie gauche du corps».[SEBASTIEN BOZON / AFP]

La chasse à nouveau sous les feux de la critique. Samedi 19 février, une jeune randonneuse de 25 ans a été tuée par une balle lors d'une battue. La responsable, une jeune femme de 17 ans, a été placée ce dimanche en garde à vue pour «homicide involontaire».

Voici ce que l'on sait de cet accident de chasse.

La victime n'a pas pu être réanimée

La victime, une jeune femme de 25 ans, était en train de randonner avec son compagnon sur un sentier balisé, lorsqu'une balle l'a atteinte «sur la partie gauche du corps», a expliqué le procureur d'Aurillac. 

Malgré l'intervention des secours, elle n'a pas pu être réanimée et est décédée sur les lieux, au lieu-dit de La Bécarie, à Cassaniouze dans le Cantal.

La chasseuse de 17ans placée en garde à vue

Ce nouvel accident de chasse est survenu lors d'une battue aux sangliers, organisée par l'association communale de chasse agréée de Cassaniouze.

L'auteur présumée du coup de feu est une chasseuse de 17 ans, a rapporté le procureur. «Choquée», elle a dû être «prise en charge médicalement» et transportée à l'hôpital d'Aurillac. La jeune femme a pu être finalement placée en garde à vue ce dimanche matin. Celle-ci a finalement été prolongée dans la soirée, a indiqué le procureur.

UNE enquête pour «homicide involontaire»

Une enquête pour «homicide involontaire» a été ouverte afin de faire toute la lumière sur ce nouveau drame. L'affaire a donc été confiée à la brigade de recherche d'Aurillac.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la chasseuse a été testée négative à l'alcool et aux stupéfiants. 

Cependant, des sources proches du dossier ont indiqué que les règles de signalisation de la battue n'auraient pas été respectées. «Nous devrons vérifier si la battue était correctement signalée et balisée», a reconnu la ministre Bérangère Abba. Selon la loi, tout organisateur de battues doit apposer des panneaux de signalisation temporaire alertant les passants.

Un rappel des règles auprès des chasseurs

Evoquant sa «tristesse», le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, a indiqué que «toutes les fédérations de chasseurs» sont en train d'être contactées «pour qu'il soit rappelé l'ensemble des règles de sécurité» et qu'une réunion sera demandée «dès le début de la semaine prochaine de l'ensemble des fédérations de nature pour rappeler les dispositifs de sécurité».

«Je compte sur chacun d'entre vous pour redoubler de prudence. Ne pas tirer dans une situation où le moindre doute ou le moindre risque persistent doit être l'unique conduite à tenir lors d'une action de chasse», a souligné le président sur sa page Facebook.

Vers une interdiction de la chasse le week-end ?

Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, a assuré sur les réseaux sociaux que «les décisions suivront, pour que plus jamais ça».

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili avait assuré en novembre dernier, après un autre accident de chasse, être «ouverte au débat» pour interdire ces pratiques le week-end. Sans véritablement se positionner sur le sujet, la ministre avait plutôt privilégié le renforcement des contrôles et des mesures au niveau local, en concertation avec les fédérations de chasse, notamment pour retirer leurs licences aux chasseurs qui ne respectent pas les règles.

Une pétition réclamant l'interdiction de la chasse le mercredi et le dimanche avait recueilli plus de 120.000 signatures l'automne dernier. Elle avait poussé le Sénat à créer une commission sur la sécurité.

La chasse, nouveau sujet de la campagne présidentielle

Au-delà du débat pro et anti-chasse, la chasse s'est invitée au coeur de la campagne présidentielle, ce week-end après ce nouveau drame. «Il nous faut plus réglementer cette activité, il y a urgence !», avait réclamé dès samedi le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot.

«Il faut que la chasse ne soit pas possible le week-end et pendant les vacances scolaires, parce que c'est là que le risque serait le plus grand», a estimé le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sur France3. Ajoutant qu'«il faut cesser de vendre des armes qui sont aussi puissantes».

Quant à Marine Le Pen, elle a estimé que «la chasse est une tradition ancestrale et qu'elle doit être maintenue». «Si vous empêchez les chasseurs de chasser le week-end, ils ne pourront pas chasser parce qu'il travaillent quand même les chasseurs. Donc il faut réussir à trouver le moyen pour que les promeneurs et les chasseurs puissent en toute sécurité profiter de notre domaine extraordinaire», a-t-elle jugé sur France Inter, dimanche.

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