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Attaque contre des Kurdes à Paris : ce que l'on sait du suspect

Un homme armé a ouvert le feu ce vendredi près d’un centre culturel kurde dans le 10e arrondissement de Paris. Interpellé et placé en garde à vue, le suspect âgé de 69 ans a des antécédents judiciaires et aurait agi pour «s’en prendre à des étrangers» selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Un profil inquiétant déjà connu des services de police. Un homme armé a ouvert le feu ce vendredi près du centre culturel kurde Ahmet Kaya dans le 10e arrondissement de Paris, faisant trois morts (1 femme et 2 hommes) et trois blessés graves. Il a été interpellé immédiatement après les faits et placé en garde à vue, malgré une légère blessure au visage lors de son interpellation.

Le tireur présumé est un conducteur de train à la retraite âgé de 69 ans et de nationalité française, résidant dans le 2e arrondissement de la capitale, selon la procureure Laure Beccuau.

Selon une source policière, le suspect aurait annoncé avoir agit parce qu'il était «raciste».

Le suspect était par ailleurs tireur dans un club de sport et avait déclaré de nombreuses armes. L'arme utilisée lors de l'attaque serait, selon une source policière, un Colt 45 de 1911 de l'US Army.

Lors de son interpellation, le suspect était en possession d'une «mallette» contenant «deux ou trois chargeurs approvisionnés, une boîte de cartouches calibre 45 avec au moins 25 cartouches à l'intérieur».

Interrogé par l’AFP, le père de l’assaillant, âgé de 90 ans, a dépeint son fils comme un homme «cinglé et fou». «C'était un taiseux, comme on dit. J'aimais pas trop parce que j'aimais bien qu'il s'exprime, mais il était vraiment renfermé. Il ne vivait pas comme tout le monde», a complété le nonagénaire.

Un homme «cinglé et fou», selon son père

Dans un communiqué publié vendredi, la procureure en charge du dossier a détaillé de nombreux antécédents judiciaires dans le dossier du sexagénaire. Il a été condamné en 2017 à six mois de prison avec sursis et à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans par le tribunal judiciaire de Bobigny pour détention prohibée d'armes.

Le suspect a ensuite été condamné par ce même tribunal le 30 juin dernier pour des faits de violences avec armes commis en 2016, avant qu’il ne fasse appel de la décision.

DE NOMBREUX ANTÉCÉDENTS JUDICIAIRES

Il a été également mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour dégradations. Le 8 décembre 2021, il aurait blessé deux migrants à l’arme blanche dans un campement du parc de Bercy, avant de dégradé plusieurs tentes.

Il avait été placé en détention provisoire avant d'être remis en liberté le 12 décembre sous contrôle judiciaire, selon le parquet de Paris. Dans le cadre de son contrôle judiciaire, il a été astreint à une interdiction de contact avec les victimes, une obligation de soins psychiatriques et une interdiction de détenir et porter une arme.

L'individu est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Le suspect a voulu «manifestement s'en prendre à des étrangers», a affirmé Gérald Darmanin lors d’une prise de parole ce vendredi. Il a précisé ne pas être sûr «que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes (...) l'ait fait spécifiquement pour les Kurdes», a détaillé le ministre de l’Intérieur.

Une enquête a été ouverte des chefs d'assassinat, de tentative d’assassinat, de violences volontaires avec armes et d’infraction à la législation sur les armes. Les investigations ont été confiées à la police judiciaire parisienne.

«Rien ne permet à ce stade d'accréditer une quelconque affiliation de cet homme à un mouvement idéologique extrémiste», a assuré la procureure de Paris. Une information confirmée par Gérald Darmanin, assurant que rien ne relie actuellement le suspect à des faits antérieurs liés à l'ultradroite.

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